Stalag VI A – Site de Hemer – Chapitre 15. Le monument commémoratif à la caserne signe de l’entente entre les peuples et de la réconciliation

Remerciements : Ce texte en français, est la traduction par Philippe-Henri Van der Laan (traducteur professionnel en retraite), relue par Pascal Margenseau (professeur d’allemand) du texte allemand intégral du site dédié au stalag VI A de Hemer http://www.stalag-via.de/ (auteurs : Hermann-Josef Geismann, Peter Klagges, Emil Nensel, Hans-Hermann Stopsack, Eberhard Thomas et Michael Wischowski et autres contributeurs).

Le monument commémoratif à la caserne signe de l’entente entre les peuples et de la réconciliation.

Le monument « À la mémoire des victimes du Stalag VI A » situé devant la grande porte de la caserne Blücher représente symboliquement la captivité : l’avant du site commémoratif est pavé de pierres granitiques prélevées sur la chaussée de l’Ostenschlahstraße. Des centaines de milliers de martyrs ont foulé ces pavés. Des milliers y sont passés pour être portés aux cimetières.

« Le secret de la réconciliation s’appelle souvenir », disait l’ancien président fédéral Richard von Weizsäcker. Ces paroles expriment de façon poignante le but du monument. La promesse du général Von Heimendahl selon laquelle, une fois la construction de la caserne achevée, il fallait ériger également un monument commémoratif fut reprise par Emil Nensel, qui essaya de réaliser le désir qu’il avait nourri depuis longtemps. Le commandant de la caserne, le lieutenant-colonel Ernst Elbers, le commandant Hilbich et l’adjudant Roszak reprirent le plan et proposèrent le site actuel. Elbers s’occupa de la réalisation du projet. L’appel à la population de la ville de Hemer lancé par Emil Nensel, la collecte organisée par l’adjudant Roszak auprès des soldats et une campagne de vente menée par l’archiviste municipal Eberhard Thomas rapportèrent un montant de 14.410 DM. Le reste fut financé par la Ville de Hemer.

Le 12 octobre 1992 fut le jour du premier coup de pelle. À peine six semaines plus tard, le « Jour des Morts » du 22 novembre 1992, le monument put être inauguré avec la participation massive de la population de Hemer et en présence de l’armée et de nombreux invités. L’inauguration fut illustrée par des discours du maire Klaus Burda, du lieutenant-colonel Ernst Elbers et de Nikolai Gubarev, qui avait déjà participé activement aux travaux. Un service liturgique russe orthodoxe fut célébré par Sergej Kiselew, archiprêtre de Schelkowo, ville russe jumelée avec Hemer.

Dans leur lettre de remerciement aux donateurs pour la construction du monument commémoratif, les initiateurs Roszak, Nensel et Thomas résumèrent la tâche relative à la création du monument :

« Les citoyens et les soldats de notre ville ont pris l’initiative de créer, sur le site historique du Stalag VI A, un monument à la mémoire de la souffrance et de la mort des personnes derrière les barbelés.

Ce monument traduit notre gratitude de pouvoir aujourd’hui vivre en paix, et notre devoir ici, à Hemer, de réfléchir sur un chapitre particulièrement douloureux de l’Histoire. La mémoire s’adressera non seulement aux morts, mais aussi aux survivants qui sont ressortis du camp physiquement et psychiquement traumatisés.

Taillé en pierre brute, le monument à la grande porte de la caserne Blücher symbolise le mur comme l’infranchissable obstacle qui interdisait aux détenus de sortir de ce lieu de non-liberté, de torture et de mort.

La porte fermée par une grille représente la porte de la vie qui restait close pour les gens enfermés dans le camp.

Pour beaucoup de prisonniers d’un grand nombre de nations – essentiellement des Russes – le franchissement de cette porte de la vie et de la liberté était interdit, car l’avilissement, les privations, la faim et la maladie devaient conduire des milliers et des milliers de prisonniers à la mort. Ils reposent dans la terre de cette ville et nous ont été confiés. Ils ont droit à notre mémoire et nous exhortent à ne plus jamais tolérer ces endroits d’avilissement et de mort.

Nous devons respect aux personnes qui en ces temps difficiles se sont entraidés. Pas plus tard que ces dernières semaines, après les appels à la générosité et pendant les travaux de construction du monument, de nombreux habitants de cette ville nous ont raconté le bien que maint citoyen, même au péril de sa personne, a fait aux prisonniers pour soulager leur misère. Edmund Weller, ancien capitaine affecté à la direction du camp, et de l’autre côté le prisonnier dr. Nikolai Gubarew, sont de ceux qui, chacun de son côté, ont prodigué de l’aide et des marques de compassion à l’égard de leurs prochains.

Le nouveau monument se veut monument de réconciliation et non accusation pétrifiée. Le secret de la réconciliation s’appelle souvenir. »

Il existe un autre monument commémorant les victimes de la guerre et du camp de prisonniers: la Croix de la réconciliation sur le Jüberg. À l’automne 1947, à l’instigation de la CVJM [1], une croix d’acier de huit mètres de haut, fabriquée par le centre d’apprentissage de Hemer, fut érigée sur le Jüberg en amont du terrain de la caserne. Quelque 2.500 personnes assistèrent à sa remise festive au public. Pendant des dizaines d’années la croix se voyait depuis Hemer mais elle se trouve aujourd’hui dépassée par des arbres et envahie par la forêt. Seuls les gens qui connaissent l’endroit savent comment y aller.

[1] Christliche Verein Junger Menschen – Union chrétienne de jeunes gens [Note du traducteur]

Das Mahnmal an der Kaserne – ein Zeichen der Völkerverständigung und der Versöhnung

Das Mahnmal „Den Opfern des Stalags VI A zum Gedenken“ vor dem Haupttor der Blücherkaseme stellt symbolisch die Gefangenschaft dar: Der Vorplatz der Gedenkstätte ist mit Steinen aus Granit gepflastert, die aus der Ostenschlahstraße herausgenommen wurden. Über diese Steine sind Hunderttausende gequälter Menschen gezogen, Tausende wurden hierüber zu den Friedhöfen gefahren.

„Das Geheimnis der Versöhnung heißt Erinnerung“, sagte der damalige Bundespräsident Deutschlands, Richard von Weizsäcker. Diese Worte drücken die Absicht der Gedenkstätte treffend aus. Das Versprechen des Generals von Heimendahl, daß nach Abschluß der Bauarbeiten für die Kaserne auch ein Mahnmal errichtet werden soll, das der Stalag-Zeit gedenkt, griff Emil Nensel auf und versuchte, sein lang gehegtes Anliegen in die Tat umzusetzen. Der Kommandeur der Kaserne, Oberstleutnant Ernst Elbers, Major Hilbich und Feldwebel Roszak griffen das Projekt auf und schlugen den jetzigen Platz vor; Elbers sorgte dafür, daß der Plan in die Tat umgesetzt wurde. Ein Aufruf von Emil Nensel an die Bürger der Stadt Hemer und eine Spendenaktion von Feldwebel Roszak bei den Soldaten sowie eine Verkaufsaktion des Stadtarchivars Eberhard Thomas erbrachten einen Betrag von 14.410 DM. Die übrigen Kosten für die Gedenkstätte wurden von der Stadt Hemer übernommen.

Am 12. Oktober 1992 wurde der erste Spatenstich getan. Knapp sechs Wochen später, am Totensonntag, 22. November 1992, konnte unter großer Anteilnahme der Bevölkerung Hemers, der Bundeswehr und zahlreicher Gäste das Mahnmal eingeweiht werden. Redner zur Einweihung waren Bürgermeister Klaus Burda, Oberstleutnant Ernst Elbers und Dr. Nikolai Gubarew, der schon vorher regen Anteil an den Arbeiten genommen hatte. Eine russisch-orthodoxe Liturgie wurde von Erzpriester Sergej Kiselew aus Schelkowo, der russischen Partnerstadt Hemers, zelebriert.

In ihrem Dankesbrief an die Spender für den Bau der Gedenkstätte, haben die Initiatoren des Spendenaufrufs, Roszak, Nensel und Thomas, die Aufgabe der Gedenkstätte zusammengefaßt.

„Bürger und Soldaten unserer Stadt haben die Initiative ergriffen, am historischen Ort des Kriegsgefangenenlagers Stalag VI A zur Erinnerung an das Leiden und Sterben der Menschen hinter dem Stacheldraht eine Gedenkstätte zu schaffen.
Diese Stätte entsteht aus Dankbarkeit heraus, daß wir heute in Frieden leben dürfen, und aus unserer Verpflichtung, uns hier in Hemer mit einem besonders leidvollen Kapitel der Geschichte auseinanderzusetzen. Nicht nur den Toten, sondern auch den Überlebenden des Lagers, die gesundheitlich und seelisch angeschlagen das Lager wieder verlassen haben, soll das Gedenken gelten.
Die Gedenkstätte am Haupttor der Blücherkaserne, aus rauhem Bruchstein gemauert, versinnbildlicht die Mauer als unüberwindliches Hindernis für die Menschen in Gefangenschaft, aus der Stätte der Unfreiheit, der Quälerei und des Todes herauszukommen.

Das vergitterte Tor symbolisiert das Tor zum Leben, das für die Menschen im Lager verschlossen war.
Vielen Gefangenen zahlreicher Nationen – in der Mehrzahl Russen – war es versagt, dieses Tor zu Leben und Freiheit zu durchschreiten, denn Menschenverachtung, Entbehrungen, Hunger und Krankheiten brachten vieltausendfachen Tod. Sie ruhen in der Erde dieser Stadt und sind uns anvertraut. Sie haben ein Recht auf unser Gedenken und mahnen uns, nie wieder solche Stätten der Menschenverachtung und des Todes zuzulassen.
Unsere Achtung gilt den Menschen, die in schwerer Zeit einander Gutes getan haben. Gerade in den letzten Wochen haben wir nach den Spendenaufrufen und während der Bauzeit der Gedenkstätte von Bürgern dieser Stadt erfahren, was so mancher Bürger auch bei Gefahr für die eigene Person Gutes an den Gefangenen getan hat, um das Elend zu lindern. Edmund Weller, ein ehemaliger Hauptmann in der Lagerleitung, und auf der anderen Seite Dr. Nikolai Gubarew als Gefangener, zählen zu jenen, die ihren Mitmenschen auf beiden Seiten Hilfe und Mitgefühl angedeihen ließen.
Das neue Mahnmal will als Versöhnungsstätte und nicht als Stein gewordene Anklage verstanden sein. Das Geheimnis der Versöhnung heißt Erinnerung.“

Fast in Vergessenheit geraten ist ein anderes Mahnmal für die Opfer des Krieges und des Gefangenenlagers: Das Versöhnungskreuz auf dem Jüberg. Im Herbst 1947 wurde auf dem Jüberg oberhalb des Kasernengeländes auf Anregung des CVJM ein 8 m hohes, von der Lehrwerkstatt Hemer hergestelltes Kreuz aus Stahl aufgestellt. Etwa 2500 Menschen nahmen an der feierlichen Übergabe an die Öffentlichkeit teil. Jahrzehntelang war das Kreuz von Hemer aus zu sehen, es wird allerdings heute von Bäumen überragt und ist vom Wald überwuchert. Der Weg dorthin ist nur noch Ortskundigen bekannt.

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