Stalag VI A – Site de Hemer – Chapitre 6 – Le traitement des prisonniers de guerre soviétiques – 3/3

Remerciements : Ce texte en français, est la traduction par Philippe-Henri Van der Laan (traducteur professionnel en retraite), relue par Pascal Margenseau (professeur d’allemand) du texte allemand intégral du site dédié au stalag VI A de Hemer http://www.stalag-via.de/ (auteurs : Hermann-Josef Geismann, Peter Klagges, Emil Nensel, Hans-Hermann Stopsack, Eberhard Thomas et Michael Wischowski et autres contributeurs).

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D’un point de vue général, un commissaire politique est un officier désigné auprès d’une unité militaire et répondant à une ligne hiérarchique politique distincte de la hiérarchie militaire.

Cette fonction a été créée pour la première fois pendant la Révolution française. En 1918, Léon Trotsky l’a utilisée lors de la mise en place de l’Armée rouge, alors que celle-ci devait intégrer des officiers et des soldats issus de l’armée tsariste, afin de s’assurer de leur loyauté politique. Les commissaires politiques étaient directement nommés par le parti communiste. Dans ce système, chaque unité militaire avait son officier politique qui ne relevait pas de l’autorité militaire, mais répondait à une chaîne de commandement indépendante dirigée par le parti communiste.

Pour être applicables, les ordres de la hiérarchie militaire devaient être contresignés par le commissaire politique. Ce dernier remplissait typiquement trois types de fonctions :

  • le contrôle des décisions militaires, notamment leur conformité aux instructions des instances politiques, officiellement pour prévenir tout risque de coup d’État, concrètement pour maintenir toute la hiérarchie militaire sous le contrôle étroit et permanent de l’instance politique;
  • la propagande directe auprès de l’unité;
  • une fonction disciplinaire étendue qui lui permettait de révoquer tout militaire de tout grade, de constituer et présider des cours martiales ad-hoc, de prononcer des sentences exécutables immédiatement, et de nommer un remplaçant ou de se substituer au militaire révoqué.

Staline s’est servi des commissaires politiques pour « purger » l’Armée rouge de ses cadres jugés politiquement « douteux » en 1936-1938, ce qui élimina un grand nombre d’officiers compétents et contribua à ouvrir aux nazis, en 1941, la route de Léningrad, de Moscou et de Stalingrad. En 1942, quelques-uns de ces officiers furent ramenés du Goulag au front afin de rétablir la situation[1]. D’octobre 1942 jusqu’à la fin de la guerre, les prérogatives des commissaires politiques sont réduites[2] et la hiérarchie militaire reprend la conduite des opérations.

Travaillant en coordination avec le NKVD, les commissaires politiques étaient généralement attachés au niveau du bataillon[3]. En 1937, des officiers politiques subalternes dénommés politrouk (политру́к, qui est une abréviation de « directeur politique ») pouvaient être affectés à des unités de moindre importance. En 1942 tous les commissaires politiques prennent le titre de politrouk[4].

Les commissaires politiques portaient des uniformes proches de ceux des officiers des unités dans lesquelles ils opéraient. La principale différence étant un insigne de manche en forme d’étoile avec une faucille et un marteau, au lieu de chevrons et un liseré noir pour les insignes de col[5].

Leonid Brejnev a exercé, pendant une partie de la guerre, cette fonction.

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