Stalag VI A – Site de Hemer – Chapitre 3 – La mise en place

Remerciements : Ce texte en français, est la traduction par Philippe-Henri Van der Laan (traducteur professionnel en retraite), relue par Pascal Margenseau (professeur d’allemand) du texte allemand intégral du site dédié au stalag VI A de Hemer http://www.stalag-via.de/ (auteurs : Hermann-Josef Geismann, Peter Klagges, Emil Nensel, Hans-Hermann Stopsack, Eberhard Thomas et Michael Wischowski et autres contributeurs).

Après le début de la campagne de Pologne, il s’avéra que les prévisions du commandement militaire relatives au nombre de prisonniers de guerre avaient été, dès le mois de septembre 1939, beaucoup trop modestes, tant et si bien que les camps disponibles ou projetés ne suffirent plus. Il fallait trouver en toute hâte de nouvelles possibilités de logement dans des lieux et arrondissements militaires jusque-là non prévus à cet effet. Dans ce contexte, il y avait déjà l’ensemble des bâtiments et biens immobiliers placés sous autorité militaire tels que les casernes et le terrains de manoeuvre. C’est ainsi que la caserne de l’arme blindée en cours de construction à Hemer devait obligatoirement venir dans la ligne de mire des projeteurs auprès du commandement de l’arrondissement militaire, d’autant plus que l’objet n’était de toute façon pas encore utilisable pour des unités militaires. Il est vrai que le complexe ne se trouvait pas aussi éloigné que l’aurait souhaité le commandement militaire chargé des camps de prisonniers de guerre, mais il fallait consentir à des compromis. On alla jusqu’à répartir les prisonniers sur des lieux inadaptés, même si les camps disponibles à ces endroits n’étaient pas encore prêts et que les prisonniers devaient, jusqu’en hiver, vivre serrés comme des sardines en boîte dans des abris de fortune.


Campement du Nord 1939-41  (archives privées Gisela Gret, Bremen)

Aussi fut-il décidé, en septembre 1939, suite à un accord entre l’Office de l’emploi régional de Dortmund et le commandement de l’arrondissement militaire de Munster, d’installer le premier camp de prisonniers de guerre de l’arrondissement militaire à Hemer sous la dénomination de « Stalag VI A ». La caserne du Jüberg, qui devait servir de stalag, n’était prête qu’au stade du gros œuvre et ne pouvait pas encore être occupée lorsqu’en septembre/octobre arrivèrent les premiers prisonniers polonais. On était ainsi condamné à une solution provisoire : on se procura de grandes tentes du congrès du NSDAP (Parti national-socialiste des travailleurs allemands) de Nuremberg qu’on dressa sur un terrain de sport situé dans la Ostenschlahstraße près des bâtiments de la caserne. L’ensemble du terrain fut entouré d’une clôture de fil barbelé. L’achèvement des bâtiments de la caserne se fit à toute vitesse. Dans le même temps on construisit encore d’autres baraques en bois afin de pouvoir atteindre l’occupation prévue de 10.000 prisonniers.

On dressa des barbelés et six miradors en bois. Les soldats de garde sur les miradors étaient équipés de mitraillettes, de postes de téléphone et de deux projecteurs afin de parfaire la surveillance avec celle des postes de patrouille placés tout au long de la clôture.

La clôture qui entourait l’ensemble du camp était faite de poteaux en bois de 3 à 3,5 mètres de haut, enveloppés de fil barbelé et disposés en double rangée tous les deux mètres. Entre les deux rangées on avait placé encore du fil barbelé. Du côté intérieur du camp se trouvait une clôture de fil barbelé d’une hauteur de 1m50.

Juste avant l’arrivée de l’hiver en octobre/novembre, les prisonniers déménagèrent du campement provisoire vers les bâtiments de la caserne, bien que l’intérieur de ceux-ci fût toujours à l’état de gros œuvre. Les gens devaient d’abord dormir à même le sol bétonné avant qu’on puisse équiper le locaux de lits en bois brut à deux ou trois étages. Cette installation provisoire n’apportait aucune amélioration face au constant surpeuplement et à la pénurie croissante de matériaux au cours de la suite de la guerre.

Les soldats de l’armée territoriale détachés à la surveillance du camp, initialement stationnés dans la Parkstraße, furent déplacés aux baraquements de la Ostenschlahstraße. Ces baraquements avaient été mis en place en 1937 pour les ouvriers qui travaillaient à la construction de la nouvelle caserne.

L’afflux permanent de transports massifs de prisonniers vers Hemer ne tarda pas à provoquer un surpeuplement. L’insuffisance d’installations sanitaires et la propagation brutale de vermine provoquèrent l’apparition de maladies contagieuses telles que la dysenterie. Chaque prisonnier était enregistré dans un fichier avec toutes ses données personnelles importantes et chacun recevait un insigne de reconnaissance complété de l’indication du camp et du numéro qu’il devait toujours porter sur lui.

Au début, les prisonniers polonais, tout comme plus tard les prisonniers de l’Europe occidentale, furent employés uniquement dans l’agriculture. Par la suite, compte tenu du manque de main-d’œuvre, on les employa dans toutes branches de l’économie.

Das Stalag VI A wird eingerichtet

Nach Beginn des Polenfeldzuges erwiesen sich die Schätzungen der Wehrmachtsführung zur voraussichtlichen Anzahl der Kriegsgefangenen bereits im September 1939 als viel zu niedrig, so daß die vorhandenen bzw. geplanten Lager nicht mehr ausreichten. In aller Eile mußten neue Unterbringungsmöglichkeiten in bisher nicht dafür vorgesehenen Orten und Wehrkreisen gefunden werden. Dabei boten sich bereits unter Militärhoheit stehende Gebäudekomplexe und Liegenschaften wie Kasernen und Übungsplätze an. So mußte die in Hemer im Bau befindliche Panzerkaserne zwangsläufig ins Visier der Planer beim Wehrkreiskommando geraten, zumal das Objekt für Wehrmachtseinheiten ohnehin noch nicht nutzbar war. Zwar lag der Gebäudekomplex nicht so entlegen, wie es die Wehrmachtsführung für Kriegsgefangenenlager als erstrebenswert betrachtete, aber man mußte sich auf Kompromisse einlassen. Die Gefangenen wurden sogar auf ungeeignete Orte verteilt, auch wenn die dort verfügbaren Lager noch nicht fertig waren und die Gefangenen bis in den Winter hinein in Notunterkünften zusammengepfercht leben mußten.

Im September 1939 fiel dann auch nach Übereinkunft zwischen dem Landesarbeitsamt Dortmund und dem Wehrkreiskommando in Münster die Entscheidung, in Hemer das erste Kriegsgefangenenlager des Wehrkreises unter der Bezeichnung « Stalag VI A » einzurichten.
Die als Stammlager vorgesehene Kaserne am Jüberg war erst im Rohbau fertig und noch nicht bezugsfähig, als im September/Oktober die ersten polnischen Gefangenen eintrafen. So war man zu einer Übergangslösung gezwungen: Große Zelte vom Nürnberger Parteitag der NSDAP wurden herangeschafft und auf einem Sportplatz an der Ostenschlahstraße nahe den Kasernengebäuden aufgestellt. Das gesamt Gelände sicherte man mit einem Stacheldrahtzaun. Die Fertigstellung der Kasernengebäude vollzog sich im Eiltempo. Gleichzeitig wurden noch weitere Holzbaracken aufgestellt, um die geplante Belegung mit 10.000 Gefangenen erreichen zu können.

Stacheldrahtzäune wurden errichtet und sechs Wachtürme aus Holz gebaut. Die Wachsoldaten auf den Türmen waren mit Maschinengewehr, Telefon und zwei Scheinwerfern ausgerüstet, um die Bewachung zusätzlich zu den Streifenposten am Zaun entlang perfekt zu machen.
Der Lagerzaun, der das gesamte Lager umgab, bestand aus 3-3,50 m hohen Holzpfählen, die mit Stacheldraht umwickelt und in Doppelreihen im Abstand von 2 m aufgestellt waren. Zwischen den Doppelreihen war zusätzlich Stacheldraht gelegt. Zur Innenseite des Lagers stand ein 1,50 m hoher Stacheldrahtzaun.

Kurz nach Wintereinbruch im ktober/November 1939 zogen die Gefangenen aus dem notdürftig hergerichteten Zeltlager in die Kasernengebäude um, obwohl diese innen immer noch im Rohbau waren. Die Menschen mußten zunächst auf dem nackten Betonboden schlafen, bis die Räume schließlich mit roh gezimmerten zwei- bis dreistöckigen Holzpritschen ausgestattet werden konnten. Diese notdürftige Einrichtung erfuhr angesichts der ständigen Überbelegung und des steigenden Materialmangels im weiteren Kriegsverlauf keine Verbesserung.
Die zur Bewachung des Lagers abkommandierten Landesschützen, die ursprünglich an der Parkstraße stationiert waren, verlegte man in das 1937 für die Bauarbeiter des Kasernenneubaues errichtete Barackenlager an der Ostenschlahstraße.

Ständig neue Massentransporte von Gefangenen nach Hemer führten schon bald zur Überbelegung. Unzureichende sanitäre Anlagen und die sprunghafte Ausbreitung von Ungeziefer ließen ansteckende Krankheiten wie z.B. die Ruhr ausbrechen. Von jedem Gefangenen wurden Karteikarten mit allen wichtigen Angaben zur Person angelegt, und jeder erhielt eine Erkennungsmarke mit Lagerbezeichnung und Nummer, die er immer am Körper tragen mußte.

Die polnischen Gefangenen wurden zunächst ebenso wie später Gefangene aus Westeuropa nur in der Land- und Forstwirtschaft eingesetzt, später aufgrund des Arbeitskräftemangels in allen Wirtschaftszweigen.

3 Responses to Stalag VI A – Site de Hemer – Chapitre 3 – La mise en place

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  2. Louis :

    On me pose la question : « Où se trouvait le Dulag VI A ? ».
    La réponse est donnée par Tanguy de Courson, dans le récit de sa captivité, alors qu’il était traducteur-secrétaire à l’infirmerie du Stalag VI A, à Hemer :
    « Ils furent rapatriés, les Français du moins, en octobre.
    Le camp était à cette époque d’une grande animation et présentait un aspect très pittoresque. Sur le vaste terre-plein qui surplombait l’infirmerie étaient dressées d’immenses tentes contenant chacune 500 hommes. C’était le camp des tentes du camp de passage d’où les hommes repartaient pour d’autres camps d’Allemagne. Le chef français de ce camp était l’adjudant Dentzer que j’ai revu à Paris après ma libération. Là se coudoyaient Français, Nord-Africains, Sénégalais et, plus tard, Anglais. Le soir, on se serait cru à l’exposition coloniale. Dans un coin, les Sénégalais dansaient au son d’une flûte et d’un tam-tam improvisé. Ailleurs ces Nord-Africains avaient organisé des jeux de hasard, des loteries autour desquelles on se pressait. D’autres circulaient, offrant à qui voulait toutes sortes d’objets hétéroclites, des soutanes de prêtres, une tenue complète de gendarme, des cigarettes, etc. J’allais parfois y faire un tour, le soir, pour me distraire. »

    C’est également ce que décrit le délégué du CICR, S. Marti, lors de sa visite du Aufnahmelager VI D en date du 13/06/1940 (Aufnahmelager = Durchgangslager = Dulag = camp de passage) :
    « Aux alentours du hall, baraque de désinfection, plus rudimentaire qu’aux Stalags, ateliers pour
    cordonniers et tailleurs (destinés aux Polonais), latrines.
    15 grandes tentes d’une contenance de 500 personnes chacune, et quelques baraques (non
    visitées). »

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