Stalag VI A – Site de Hemer – Chapitre 9. Les prisonniers de guerre et le personnel du camp – Les prisonniers de guerre et la population – Le courrier des prisonniers de guerre – 2/2

Margret Holtzwart : «Je travaillais à la Kommandantur du camp. Un groupe de prisonniers russes s’affairait chaque jour devant notre fenêtre à décharger des véhicules le charbon destiné à alimenter le système de chauffage du camp. La hauteur du tas de charbon atteignait notre fenêtre. Affamés, les russes, s’affairaient avec leurs pelles à charbon. C’était pitié à voir. Nous, les femmes, coupions une partie de notre tartine de pain, l’enveloppions dans un morceau de journal chiffonné - car ça ne devait pas paraître intentionnel - et le placions sur le rebord de la fenêtre. À peine les prisonniers l’eurent-ils aperçu que les tranches disparurent. Là-dessus, nous apportions des restes de pain de chez nous, qui suivaient le même chemin. Un matin, il y avait un paquet sur l’appui de fenêtre, mais cette fois-ci il avait été placé de l’extérieur. En ouvrant le papier à journal, nous aperçûmes que les prisonniers y avaient en signe de reconnaissance mis un peu de machorka (gros tabac russe, NdT). Il ne se contentaient pas de prendre, il voulaient aussi remercier

Dans leurs insupportables conditions de vie au camp, les prisonniers russes dépendaient de tout supplément de denrées alimentaires ou de médicaments. Grâce à leur habileté manuelle certains d’entre eux parvenaient à améliorer quelque peu leur sort en fabriquant de petits objets usuels, pièces décoratives ou jouets. Ces objets, confectionnés la plupart du temps en bois avec les outils les plus rudimentaires et avec une grande adresse, étaient échangés par les prisonnier contre des vivres sur leurs lieux de travail ou auprès du personnel du camp. Souvent, les prisonniers faisaient cadeau de choses qu’ils avaient fabriquées eux-mêmes en remerciement de la nourriture et autres dons qu’on leur avait passés en cachette. Cinquante ans après, le peu qui en est resté possède pour le propriétaire une valeur particulière, comme ce coffret à rasage, comme cette petite boîte en paille tressée qui sont exposés dans la Salle du souvenir.

Des prisonniers russes qui avaient des dons artistiques faisaient à la demande des membres de la Kommandantur ou du personnel de la garde des desseins au crayons ou au pastel, quelquefois des aquarelles, rarement des peintures à l’huile. C’étaient généralement des photos des épouses, amies ou enfants des commettants qui servaient de modèle. Les motifs choisis par les artistes eux-mêmes étaient des fleurs, des paysages de leur pays et des scènes tirées des contes et légendes russes, qui reflétaient les sentiments de nostalgie des prisonniers.

Les rapports entre la population civile et les prisonniers.

Pour la plupart des citoyens de Hemer les prisonniers de guerre étaient devenus une image quotidienne. Si ce n’étaient des transports en masse, il y avait à toute heure de petites équipes qui quittaient le camp ou qui étaient ramenées au camp, pour la plupart malades.

De nombreux habitants de Hemer voyaient bien la peine et la souffrance des pauvres gens et contribuaient, à l’occasion, bien que ce fût rigoureusement interdit, à ce qu’on vienne en aide aux prisonniers. Toutefois, le plupart des habitants adoptaient une attitude passive et ne faisaient que noter la présence de ces prisonniers dans la rue. Dans l’esprit de beaucoup de gens, la propagande nazi ayant produit son effet, on considérait les prisonniers comme des ennemis vaincus qui recevaient une punition justifiée et qui n’avaient plus droit à la dignité humaine. En raison de cette attitude, il arrivait par moments que l’on leur jette des pierres, qu’on leur crache dessus et qu’on leur lance des injures à la tête.

Sur le lieu de travail dans les entreprises et dans l’agriculture, il y avait plus de points de contact et l’on apprenait à connaître l’homme individuel. Maint prisonnier recevait en cachette une tranche de pain, mais alors de façon que leurs propres collègues de travail, qui défendaient l’idéologie nazie, ne s’en aperçoivent pas, car chacun risquait une dénonciation. Si l’on voulait énumérer ces aides modestes, il faudrait parler d’une serviabilité réelle mais dissimulée de la part des citoyens de Hemer. En 1944/1945 il devenait encore plus dangereux de donner quelque chose en catimini aux prisonniers. Témoignage de l’époque : «Quand on se rendait compte, peu de temps avant la fin de la guerre, que les américains n’étaient plus très loin, on interdit rigoureusement de donner quoi que ce soit aux russes. Personne dans les rues de Hemer n’aurait osé donner du pain aux russes car personne ne pouvait se fier à ses concitoyens, ils seraient allés jusqu’à vous faire pendre haut et court.» En effet, des citoyens trop zélés, particulièrement les camarades du « Parti », dénonçaient parfois pour des vétilles des concitoyens qui contrairement à la réglementation aidaient les prisonniers.

La surveillance du courrier des prisonniers.

Pour la plupart des prisonniers, les cartes postales et les lettres étaient la seule possibilité d’informer leurs proches de leur vie et de leur état de santé. De même, pour leurs parents proches, c’était le seul moyen de donner des nouvelles des événements de la famille et de la maison. Le trafic postal était l’artère vitale entre le camp et la maison. Quoique le Commandement supérieur de l’armée approuve l’envoi de colis, et que les envois postaux dépendent de la réglementation internationale, le trafic postal était rendu plus difficile, voire bloqué, par la peur de l’espionnage, par les règles bureaucratiques et, dans le cas des russes, par la haine des bolchevistes. Les prisonniers occidentaux faisaient un usage abondant du droit au courrier et recevaient – en particulier en provenance de la France – des paquets et des colis qui amélioraient grandement leur alimentation.

Les prisonniers polonais étaient initialement défavorisés parce que le trafic postal faisait pour eux l’objet d’une réglementation bien plus sévère. Toutefois, au Stalag VI A, on voyait de plus en plus que les prisonniers de guerre polonais étaient traités comme les prisonniers occidentaux. Les prisonniers de guerre russes, en revanche, n’avaient pas le droit d’écrire ou de recevoir des lettres ; ils ne recevaient pas non plus de colis et ne pouvaient donc pas améliorer leur situation alimentaire, qui était déjà mauvaise.

Margret Holtzwart überliefert: „Ich arbeitete in der Kommandantur des Lagers. Eine Gruppe von sowjetrussischen Kriegsgefangenen war täglich damit beschäftigt, den für die Heizungsanlage des Lagers angefahrenen Koks vor unserem Fenster abzuladen. Der Koks lag so hoch, daß er bis an unser Fenster reichte. Die hungrigen koksschippenden Russen taten uns leid, und wir Frauen zweigten etwas von unserem Butterbrot ab, wickelten es in zerknülltes Zeitungspapier – denn es durfte nicht nach Absicht aussehen – und legten es auf die Fensterbank. Schon hatten die Gefangenen dies beobachtet, und im Nu waren die Schnitten weg. Wir brachten daraufhin Brotreste von zu Hause mit, und sie gingen alle den gleichen Weg. An einem Morgen lag ein Päckchen auf der Fensterbank, aber dieses Mal von außen dort abgelegt. Beim Öffnen des Zeitungspapiers sahen wir, daß die Gefangenen uns als Zeichen der Dankbarkeit ein wenig Machorka eingewickelt hatten. Sie wollten nicht nur nehmen, sondern auch dankbar sein.

In ihrer unerträglichen Lebenssituation im Lager waren die sowjetischen Kriegsgefangenen auf jede zusätzliche Versorgung mit Lebensmitteln oder Medikamenten angewiesen. Dank ihrer Geschicklichkeit konnten einige ihr Los durch die Herstellung von kleinen Gebrauchsgegenständen, Dekorationsstücken und Spielzeugen ein wenig verbessern. Diese mit einfachsten Werkzeugen und großer Fingerfertigkeit zumeist aus Holz gefertigten Gegenstände tauschten die Gefangenen an ihren Arbeitsstellen oder beim Lagerpersonal gegen Lebensmittel. Manchmal verschenkten die Gefangenen selbstgefertigte Dinge zum Dank für heimlich zugesteckte Lebensmittel und andere Zuwendungen. Nach fünf Jahrzehnten ist nur noch wenig erhalten geblieben und hat heute bei den Besitzern einen besonderen Wert, wie z. B. das im Gedenkraum ausgestellte Rasierkästchen und eine Schatulle aus geflochtenem Stroh.

Künstlerisch begabte russische Gefangene fertigten im Auftrag von Angehörigen der Kommandantur oder des Wachpersonals Bleistift- oder Pastellzeichnungen, manchmal Aquarelle, selten Ölgemälde an. Meist dienten Fotos von Frauen, Freundinnen oder Kindern der Auftraggeber als Vorlage. Selbst gewählte Motive der Künstler waren Blumen, heimische Landschaften sowie Szenen aus russischen Sagen und Märchen, die die Sehnsüchte der Gefangenen widerspiegelten.

Das Verhältnis der Zivilbevölkerung zu den Gefangenen

Kriegsgefangene waren für den Großteil der Bürger in Hemer zu einem alltäglichen Bild geworden. Wenn es keine Massentransporte waren, so gab es doch stündlich kleine Kommandos, die das Lager verließen oder größtenteils als Kranke von den Arbeitskommandos wieder eingeliefert wurden.

Viele Hemeraner sahen sicherlich die Not und das Leid der armen Menschen und halfen auch gelegentlich, obwohl es streng verboten war, Kriegsgefangenen Hilfe zukommen zu lassen. Der Großteil der Hemeraner verhielt sich jedoch passiv und nahm die Gefangenen auf der Straße nur zur Kenntnis. Bei vielen hatte die ständige NS-Propaganda gewirkt, und sie betrachteten die Gefangene als besiegte Feinde, die eine gerechte Bestrafung erhielten und denen keine Menschenwürde mehr zustand. Aus dieser Haltung heraus kam es manchmal zu Steinwürfen, Ausspucken und Schmährufen.

Am Arbeitsplatz in den Betrieben und in der Landwirtschaft hatte man mehr Berührungspunkte und lernte den einzelnen Menschen näher kennen. Hier wurde manchem Kriegsgefangenen ein Butterbrot zugesteckt, aber nur so, daß es die eigenen Kollegen im Betrieb, die der Nazi-Ideologie anhingen, nicht bemerkten, denn jeder war in Gefahr, denunziert zu werden. Wollte man die kleinen Hilfen aufzählen, so müßte man doch von einer vorhandenen, aber versteckten Hilfsbereitschaft der Hemeraner Bürger sprechen. 1944/45 wurde es noch gefährlicher, den Gefangenen heimlich etwas zuzustecken. Eine Zeitzeugin berichtet: „Als man kurz vor Kriegsende merkte, daß die Amerikaner nicht mehr weit waren, wurde strengstens untersagt, den Russen etwas zuzustecken. Niemand auf Hemers Straßen hätte gewagt, den Russen Brot zu geben, denn niemand war vor seinen Mitbürgern sicher, die hätten einen selbst an den Galgen gebracht.“ Übereifrige Bürger, besonders Parteigenossen, denunzierten nämlich manchmal wegen Lappalien Mitbürger, die Kriegsgefangenen entgegen den Vorschriften halfen.

Die Überwachung des Postverkehrs der Gefangenen

Für die meisten Gefangenen waren Postkarten und Briefe die einzige Möglichkeit, ihren Angehörigen Nachricht über ihr Leben und ihren Gesundheitszustand zu übermitteln, und für die Verwandten wiederum der einzige Weg, über Ereignisse in Familie und Haus zu informieren. Der Postverkehr war die Lebensader vom Lager zur Heimat. Obwohl das OKW Paketsendungen befürwortete und Postsendungen international geregelt waren, erschwerten die Angst vor Spionage, bürokratische Vorschriften und im Fall der Russen auch der Haß auf die Bolschewisten den Postverkehr bzw. unterbanden ihn. Die Westgefangenen machten vom Recht des Postverkehrs ausgiebig Gebrauch und erhielten – besonders aus Frankreich – Päckchen und Pakete, die ihre Verpflegung erheblich aufbesserten.

Die polnischen Gefangenen waren anfangs benachteiligt, da für sie der Postverkehr wesentlich strenger reglementiert war. Im Stalag VI A zeigte sich jedoch zunehmend, daß die polnischen Kriegsgefangenen wie Westgefangene behandelt wurden. Die sowjetischen Kriegsgefangenen durften keine Briefe schreiben oder erhalten, bekamen auch keine Päckchen oder Pakete, so daß sie ihre ohnehin schlechte Ernährungslage nicht aufbessern konnten.

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