Stalag VI A – Site de Hemer – Chapitre 9. Les prisonniers de guerre et le personnel du camp – Les prisonniers de guerre et la population – Le courrier des prisonniers de guerre – 1/2

Remerciements : Ce texte en français, est la traduction par Philippe-Henri Van der Laan (traducteur professionnel en retraite), relue par Pascal Margenseau (professeur d’allemand) du texte allemand intégral du site dédié au stalag VI A de Hemer http://www.stalag-via.de/ (auteurs : Hermann-Josef Geismann, Peter Klagges, Emil Nensel, Hans-Hermann Stopsack, Eberhard Thomas et Michael Wischowski et autres contributeurs).

Le personnel du camp et ses rapports avec les prisonniers.

L’important effectif du Stalag VI A comprenait la compagnie d’état-major y compris les employés civils (556 personnes) pour la gestion du camp proprement dite, l’administration de l’immobilier et le bataillon de défense nationale respectif (150 soldats) pour assurer la garde. Il convient d’y ajouter quelques civils à obligations de service qui formaient la brigade auxiliaire. Les commandants du camp étaient des officiers au rang d’âge avancé. Le personnel sanitaire direct employé au camp ne comptait au 1er janvier 1943 que 28 officiers, sous-officiers et soldats pour 7000 prisonniers.

Comme le stalag de Hemer était devenu en 1943 un camp de malades et de mourants, le personnel sanitaire était quantitativement bien trop peu nombreux pour pouvoir assurer une assistance qualifiée. Le traitement des prisonniers de guerre par le personnel de la garde dépendait généralement de la nationalité des prisonniers et de l’état de la guerre ou de la situation économique de l’empire allemand. Toutefois, il était également marqué individuellement par le caractère et l’attitude des différents soldats ou employés civils. Pour cette raison, les «cas» vérifiables isolés doivent contribuer à une considération différenciée.

L’alimentation, le logement et l’habillement dans le camp étaient mauvais et insuffisants. Néanmoins, il y avait des soldats et des civils qui s’enrichissaient du peu qu’on donnait aux prisonniers. Madame Holzwart, qui travaillait dans l’administration du camp et dont le mari était trésorier principal, dit ceci : «Il arrivait très fréquemment que les militaires et les civils s’engraissent sur le pain et sur d’autres denrées alimentaires. Avant même l’entrée des produits alimentaires dans le camp, il manquait une partie importante de la livraison. Les fréquents transbordements de marchandises des wagons sur les camions permettaient chaque fois d’en prélever sans scrupule à son profit. Ces denrées volées ou avariées manquaient au camp et ne cessaient de diminuer les rations déjà chichement mesurées.»

À des intervalles réguliers, on détournait des quantités de viande, de matières grasses et de pain de la grande cuisine du camp avec le consentement du personnel militaire de la cuisine. Des wagons entiers de pain moisi arrivaient à la gare de Hemer. Les livraisons de remplacement étaient exclues ; ainsi, on distribuait le pain moisi aux prisonniers. Pour assurer une livraison rapide, le pain était expédié de l’usine à l’état humide et chaud. Les convois militaires ou les attaques aériennes causaient des retards considérables dans l’acheminement du pain, qui arrivait moisi. Il y avait aussi, à l’automne, des pertes de pommes de terre et de choux-raves livrés en grosses quantités à l’ensilage.

Les distribution des repas donnaient souvent lieu à des scènes effroyables. Karl Nensel, effectuant son service civil comme artisan au stalag, se souvient :

« Il y avait dans la grande cuisine du camp de nombreux guichets (comptoirs) où les différentes compagnies devaient… prendre leur pitance. Derrière les guichets se trouvaient des récipients remplis de soupe, prêts à la distribution. Il arrivait souvent que, malgré la police russe, qui comptait une trentaine de personnes, les gens affamés se précipitent avec leurs gamelles sur les guichets ouverts pour chiper une seconde portion dans l’un des récipients pleins. En s’éloignant à toute vitesse ils échappaient à la poursuite de la police du camp ou au personnel allemand de la cuisine. Un jour, j’ai vu – et ce n’était pas la première fois – un prisonnier de guerre russe qui essayait d’obtenir de cette façon une double ration de soupe. Il voulait filer, mais l’un des membres du personnel militaire de la cuisine l’attrapa et lui asséna un coup sur la tête à l’aide d’une matraque qu’on appelait ‘nerf de boeuf’ et qu’on gardait à cet effet à la cuisine. Le Russe tomba par terre, il ne bougea plus. Le sang lui coulait de la bouche, le nez, les oreilles…»

Outre la mauvaise alimentation il y avait les représailles que les gardiens perpétraient lors des appels, razzias et distributions des repas sur des gens sans défense. Le personnel militaire du camp ne se gênait pas pour torturer les prisonniers ni pour les assassiner à l’occasion. Témoignage de Nikolai Gubarew :

«J’étais occupé au bloc 6 quand j’ai entendu un coup de fusil. Un prisonnier russe, qui s’affairait aux poubelles du secteur français, tomba raide mort. La sentinelle à la porte du pré-camp l’avait tué de sang froid. Deux Russes, accourus à l’aide, emportèrent le mort.»

Karl Nensel raconte à son tour une expérience épouvantable : «J’entends des cris venant de la cave du bloc 8. Je cherche à savoir la raison de cet appel à l’aide. Je me trouve tout à coup dans une cave dans laquelle on avait érigé un châssis en bois, dessus une forme déshabillée, famélique - un prisonnier russe. Deux co-prisonniers doivent tenir cet homme et deux autres frappent à l’aide de ceintures en cuir cette pitoyable forme humaine qui, après vingt coups comptés par l’officier allemand, s’effondre. Celui-ci m’engueule et m’ordonne de quitter immédiatement la pièce. Quand je lui reproche ses agissements il hurle encore plus fort. J’aurai à répondre de mon comportement, dit-il, en ajoutant : Ces cochons reçoivent la punition qu’ils méritent quand ils volent du pain et d’autres choses dans le camp.»

Mais il y avait dans le camp aussi beaucoup de gens qui passaient aux prisonniers un morceau de pain, une cigarette. C’étaient des choses qui devaient se faire en secret car elles étaient sévèrement réprimées. Tandis que certains de la Kommandantur ou des gardiens traitaient les prisonniers sans ménagement, d’autres s’y prenaient correctement ou intervenaient auprès de leurs supérieurs en faveur d’un traitement humain. La souffrance, en particulier celle des prisonniers italiens et russes, suscita la commisération non seulement chez quelques officiers de l’état major, mais aussi chez les employés administratifs civils.

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Kriegsgefangene und Lagerpersonal Kriegsgefangene und Bevölkerung – Kriegsgefangenenpost

Das Lagerpersonal und sein Verhältnis zu den Gefangenen

Das umfangreiche Personal des Stalag VI A gliederte sich in die Stabskompanie einschließlich der Zivilangestellten (556 Personen) als eigentliche Verwaltung des Lagers, die Bauverwaltung und das jeweilige Landesschützenbataillon (150 Soldaten) als Wachpersonal. Hinzu kamen noch einige dienstverpflichtete Zivilpersonen, die als Hilfsmannschaft eingesetzt waren. Kommandanten des Lagers waren im Alter weit vorgerückte Offiziere. Das Sanitätspersonal im Lager bestand am 1. Januar 1943 bei etwa 7000 Gefangenen direkt im Stammlager nur aus 28 Offizieren, Unteroffizieren und Mannschaften.

Da das Hemeraner Stalag 1943 zum Kranken- und Sterbelager geworden war, war das Sanitätspersonal zahlenmäßig weitaus zu gering, um qualifiziert Hilfe leisten zu können. Die Behandlung der Kriegsgefangenen durch das Wachpersonal war im großen und ganzen abhängig von der Nationalität der Gefangenen und von der Kriegs- bzw. Wirtschaftslage des Deutschen Reiches. Es war aber auch individuell vom Charakter und der Stellung des jeweiligen Soldaten oder Zivilangestellten geprägt. Daher sollen einzelne belegbare „Fälle“ zu einer differenzierteren Betrachtung beitragen.

Die Verpflegung im Lager, Unterkunft und Bekleidung waren schlecht und unzureichend. Dennoch gab es Soldaten und Zivilisten, die sich an dem wenigen, was den Gefangenen zugeteilt wurde, noch bereicherten. Frau Holtzwart, die in der Verwaltung des Lagers tätig war und deren Mann als Oberzahlmeister angestellt war, berichtet: „Besonders häufig kam es auch vor, daß sich Soldaten und Zivilisten an Brot und anderen Lebensmitteln bereichert haben. Die Lebensmittel waren noch nicht im Lager, und schon fehlte ein erheblicher Teil der Lieferung. Durch das öftere Umladen von der Bahn auf LKWs hatte man immer wieder Möglichkeiten, etwas gewissenlos abzuzweigen. Diese gestohlenen oder verdorbenen Lebensmittel fehlten im Stalag und schmälerten immer mehr die schon knapp bemessenen Rationen.“

Aus der großen Lagerküche wurden in regelmäßigen Abständen mit Billigung des militärischen Küchenpersonals Fleisch, Fett und Brot verschoben. Waggonladungen verschimmelten Brotes kamen am Bahnhof Hemer an. Ersatzlieferungen waren ausgeschlosen; so wurde das verschimmelte Brot an die Gefangenen ausgegeben. Damit schnell geliefert werden konnte, wurde das Brot von der Fabrik feucht-warm zum Versand gebracht. Militärtransporte oder Bombenangriffe sorgten dafür, daß die Brotlieferungen stark verspätet eintrafen und verschimmelt waren. Bei den Kartoffeln und Steckrüben, die im Herbst in großen Mengen zur Einmietung geliefert wurden, gab es ebenfalls Ausfälle.

Bei der Essensausgabe ereigneten sich oft schreckliche Szenen. Karl Nensel, als Handwerker im Stalag dienstverpflichtet, erinnert sich:

An der großen Lagerküche gab es viele Schalter, an denen die einzelnen Kompanien ….Essen fassen mußten. Hinter den Schaltern standen gefüllte Behälter mit Suppe zur Ausgabe bereit. Es kam öfters vor, daß trotz russischer Lagerpolizei, die aus ca. 30 Personen bestand, die hungernden Menschen schnell an die geöffneten Schalter liefen, um mit ihren Eßgeschirren aus einem der gefüllten Behälter sich ein zweite Portion zu holen. Durch schnelles Weglaufen entzog man sich der Verfolgung durch die Lagerpolizei oder des deutschen Küchenpersonals. Ich habe an einem Tag miterlebt, wie wieder ein sowjetrussischer Kriegsgefangener versuchte, auf diese Art eine doppelte Portion Suppe zu bekommen. Er wollte weglaufen, wurde aber von einem Soldaten des Küchenpersonals gestellt. Dieser schlug dem Gefangenen mit einem dicken Knüppel, den man Ochsenziemer nannte und der in der Küche für diese Zwecke bereitgehalten wurde, auf den Kopf. Der Russe fiel zu Boden, er rührte sich nicht mehr, das Blut quoll ihm aus Mund, Nase und Ohren …“.

Zu der schlechten Ernährung kamen die Repressalien einzelner Wachmannschaften hinzu, die bei Zählappellen, Razzien und beim Essenfassen an den wehrlosen Menschen verübt wurden. Militärisches Lagerpersonal schreckte vor Quälereien und vereinzelten Morden an den Gefangenen nicht zurück. Nikolai Gubarew berichtet:

Ich hatte im Block 6 zu tun, plötzlich fiel ein Schuß. Ein sowjetischer Gefangener, der sich an den Mülltonnen des Franzosenlagers zu schaffen machte, brach tot zusammen. Der Wachposten am Tor zum Vorlager hatte diesen Menschen kaltblütig erschossen. Danach schleppten zwei Russen, die zur Hilfe geeilt waren, diesen Toten weg.

Karl Nensel erzählt auch von einem anderen schrecklichen Erlebnis: „ Durch laute Schreie im Keller von Block 8 aufgeschreckt, suchte ich nach dem Grund dieser Hilferufe. Plötzlich stand ich in einem Kellerraum, in dem ein Holzgestell aufgebaut war, darauf eine entkleidete, halb verhungerte Gestalt – ein sowjetrussischer Kriegsgefangener. Zwei Mitgefangene mußen diesen Menschen festhalten, und zwei weitere schlugen mit Lederriemen auf diese erbarmungswürdige Gestalt ein, die nach 20 von einem deutschen Unteroffizier gezählten Hieben zusammenbrach. Dieser Soldat brüllte mich an und befahl mir, sofort den Raum zu verlassen. Nachdem ich ihm wegen seines Tuns Vorhaltungen gemacht hatte, brüllte er noch lauter. Er sagte, daß ich mich für mein Verhalten zu verantworten habe. ‘Diese Schweine erhalten ihre gerechte Strafe, wenn sie Brot oder andere Dinge im Lager stehlen’, so die Worte des Peinigers.

Es gab im Lager aber auch zahlreiche Menschen, die den Gefangenen hier ein Stück Brot, dort eine Zigarette zusteckten. Das waren Dinge, die im geheimen getan werden mußten, da sie unter schwerer Strafe standen. Während manche von der Kommandantur oder dem Wachpersonal die Gefangenen rücksichtslos behandelten, gab es andere, die sie anständig behandelten oder sich bei den Vorgesetzten für einen humanen Umgang einsetzten. Nicht nur bei einigen Offizieren des Stabes kam es angesichts des Leidens, besonders der russischen und italienischen Gefangenen, zu Mitleid, sondern auch bei den zivilen Verwaltungsangestellten.

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