Stalag VI A – Site de Hemer – Chapitre 8 bis – Le « camp mouroir » de Hemer – 1/2

Le « camp mouroir » de Hemer
Situation au 21.03.2001

8 bis : « Connu et redouté » des prisonniers de guerre russes.
par Nila Reinhardt.

Remerciements : Ce texte en français, est la traduction par Philippe-Henri Van der Laan (traducteur professionnel en retraite), relue par Pascal Margenseau (professeur d’allemand) du texte allemand intégral du site dédié au stalag VI A de Hemer http://www.stalag-via.de/ (auteurs : Hermann-Josef Geismann, Peter Klagges, Emil Nensel, Hans-Hermann Stopsack, Eberhard Thomas et Michael Wischowski et autres contributeurs).

Le ciel au-dessus de Hemer est gris foncé. Il pleut à verse : les Sauerlandaises – c’est le nom qu’on donne ici aux averses violentes. Il pleut souvent sur la petite cité dans le sud de la Westphalie, sur la frontière du Sauerland. Il y a soixante ans, à l’automne 1941, il n’en était pas autrement.

Les gens qui arrivaient alors à la gare de Hemer remerciaient la pluie. Il étendaient les mains pour recueillir quelques gouttes. Enfin un peu d’eau, après avoir été pendant plusieurs jours entassés dans des wagons à marchandises en provenance de l’Est.

Après l’attaque allemande de l’Union Soviétique du 22 juin 1941 les premiers prisonniers de guerre russes arrivèrent en automne à Hemer. Le but du voyage était le Stalag VI A, le camp de prisonniers de guerre non-officiers destinés à former des équipes de travail. C’est là que l’armée « administrait » les prisonniers de guerre de l’Arrondissement de défense VI (Munster).

« Connu et redouté »

De la gare au camp, les prisonniers devaient marcher, un bout le long de la rue de la Gare, puis prendre sur la gauche la Ostenschlahstrasse qui montait directement vers l’entrée du camp. Des centaines de milliers ont marché sur ce chemin de septembre 1939 jusqu’à la Libération en avril 1945. Ce pavement faisait également enrager en 1942 l’ancien prisonnier de guerre soviétique Nikolaï Gubarew : « Le camp de Hemer était connu et redouté des prisonniers soviétiques. C’est dans ce grand camp qu’on m’a envoyé. »

À leur arrivée les prisonniers devaient indiquer leurs données personnelles. Les médecins du camp examinaient leur état de santé. Ensuite, ils étaient dirigés vers des camps plus petits, situés plus loin, pour être affectés au travail. Pendant que les hommes allemands combattaient au front pour l’Allemagne hitlérienne, des soldats faits prisonniers de toutes les parties d’Europe trimaient sur le territoire du Reich pour que l’économie guerrière allemande puisse continuer de fonctionner.

Le « Camp des Russes » de Hemer.

À l’automne 1942 des milliers de prisonniers de guerre soviétiques sont venus à Hemer pour y travailler. La « Reichsvereinigung Kohle » (Union nationale de l’industrie du charbon et de la métallurgie) insistait sur l’emploi renforcé de prisonniers de guerre. Dès le début de l’année 1943 Hemer était devenu définitivement le « Camp des Russes », avec 47.000 prisonniers soviétiques enregistrés.

Les prisonniers de guerre soviétiques étaient employés pour les travaux les plus pénibles : surtout dans les mines de charbon de la région de la Ruhr. Ils y travaillaient dur pour un salaire de misère. Coups, humiliations, privations alimentaires et maladies étaient leur lot quotidien. Pour le premier semestre 1944, le Commandement supérieur de l’armée constatait que la consommation (!) mensuelle moyenne de prisonniers de guerre soviétiques dans l’industrie houillère était d’environ 5.000 effectifs – pour dire la brièveté de l’espérance de vie moyenne des prisonniers de guerre soviétiques dans l’industrie minière. Ils mouraient de congestion pulmonaire, de tuberculose ou de défaillance cardiaque et circulatoire. Celui qui était trop malade pour travailler était renvoyé à Hemer.

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Das « Sterbelager » von Hemer  Stand vom 21.03.2001

« Bekannt und gefürchtet » bei sowjetischen Kriegsgefangenen

von Nila Reinhardt


La gare de Hemer en 1940-1945

Der Himmel über Hemer ist dunkelgrau. Es regnet in Strömen: « Sauerländer  » – so nennen sie hier die heftigen Regenschauer. Es regnet oft in dem kleinen Städtchen im südlichen Westfalen an der Grenze zum Sauerland. Das war auch vor 60 Jahren, im Herbst 1941, nicht anders.

Die Menschen, die damals am Bahnhof von Hemer ankamen, waren dankbar für den Regen. Sie streckten ihre Hände aus, um ein paar Tropfen aufzufangen. Endlich ein wenig Wasser, nach der tagelangen Fahrt eingepfercht in Güterwaggons aus dem Osten.

Nach dem deutschen Überfall auf die Sowjetunion am 22. Juni 1941 kamen im Herbst die ersten sowjetischen Kriegsgefangenen in Hemer an. Ziel war das Kriegsgefangenen-Mannschaftsstammlager, das « Stalag VI A ». Hier « verwaltete » die Wehrmacht die Kriegsgefangenen des Wehrkreises VI (Münster).

« Bekannt und gefürchtet »

Vom Bahnhof mussten die Gefangenen zum Lager marschieren: ein kurzes Stück die Bahnhofstraße entlang und dann links in die Ostenschlahstraße, immer bergauf direkt zum Lagereingang. Hunderttausende marschierten diesen Weg in der Zeit von September 1939 bis zur Befreiung im April 1945. Auch der ehemalige sowjetische Kriegsgefangene Nikolai Gubarew quälte sich 1942 über dieses Pflaster: « Das Lager Hemer war bei den sowjetischen Gefangenen bekannt und gefürchtet. In dieses große Lager kam ich nun. »

Nach ihrer Ankunft mussten die Gefangenen ihre persönlichen Daten angeben, Lagerärzte prüften ihren Gesundheitszustand. Danach ging es zum Arbeitseinsatz in kleinere, entfernte Lager. Während die deutschen Männer an der Front für Hitler-Deutschland kämpften, schufteten gefangene Soldaten aus allen Teilen Europas im Reichsgebiet, damit die deutsche Kriegswirtschaft weiterhin funktionierte.

Das « Russenlager » von Hemer

Im Herbst 1942 kamen Tausende sowjetischer Kriegsgefangener zum Arbeitseinsatz nach Hemer. Die « Reichsvereinigung Kohle » drängte auf den verstärkten Einsatz von Kriegsgefangenen. Anfang 1943 war Hemer mit über 47.000 registrierten sowjetischen Gefangenen endgültig zum « Russenlager » geworden.

Die sowjetischen Kriegsgefangenen wurden für die schwersten Arbeiten eingesetzt: vor allem im Bergbau in den Kohlegruben des Ruhrgebietes. Dort schufteten sie für einen Hungerlohn. Schläge, Demütigungen, Essensentzug und Krankheiten bestimmten ihren Alltag. Das Oberkommando der Wehrmacht (OKW) stellte für das erste Halbjahr 1944 fest, dass der « durchschnittliche monatliche Verbrauch [!] an sowj. Kr.Gef. im Steinkohlebergbau rd. 5000 Kräfte beträgt. » Fünf Monate – so kurz war die durchschnittliche Lebenserwartung der sowjetischen Kriegsgefangenen im Bergbau. Sie starben an Lungenentzündung, Tuberkulose oder Herz- und Kreislaufschwäche. Wer zu krank zum Arbeiten war, kam zurück nach Hemer.

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