Stalag VI A – Site de Hemer – Chapitre 10. L’apport du travail des étrangers (prisonniers de guerre et civils “déplacés”) dans l’économie allemande à l’époque de la domination nazie – 1/2

Remerciements : Ce texte en français, est la traduction par Philippe-Henri Van der Laan (traducteur professionnel en retraite), relue par Pascal Margenseau (professeur d’allemand) du texte allemand intégral du site dédié au stalag VI A de Hemer http://www.stalag-via.de/ (auteurs : Hermann-Josef Geismann, Peter Klagges, Emil Nensel, Hans-Hermann Stopsack, Eberhard Thomas et Michael Wischowski et autres contributeurs).

Note du traducteur : les totaux du tableau des ouvriers étrangers par nationalité comporte deux erreurs d’addition qui peut s’expliquer par l’omission d’une ligne “Autres nationalités” . Elle est ajoutée (en italique et entre parenthèses) dans le tableau traduit. En effet le tableau annexe (7 bis) comporte en plus deux colonnes : “Sud-est” et Divers .

L’emploi de la main-d’œuvre étrangère était directement lié au manque de main-d’œuvre  allemande. Après l’attaque lancée contre la Pologne  les Allemands purent pour la première fois recourir à l’emploi à grande échelle de prisonniers de guerre. En outre, dans les territoires occupés, l’Allemagne se fournit systématiquement en ressource de main-d’œuvre par l’embauche de main-d’œuvre volontaire et -lorsque cela ne se révélait pas assez fructueux-par déportation.

Après le début de la guerre avec l’Union soviétique on renonça provisoirement à une exploitation systématique de la main-d’œuvre soviétique, tant qu’on imaginat encore que la guerre éclair allait se terminer à l’automne 1941. C’est seulement à l’apparition des premiers signes d’une guerre plus durable (guerre d’usure) que l’on procéda à l’insertion systématique de prisonniers de guerre et de main-d’œuvre soviétiques dans l’organisation du travail. Auparavant, on avait plutôt pensé à les déporter en Sibérie ou envisagé le principe de laisser les prisonniers mourir de faim. Ceci explique aussi la mort, dès le mois de septembre 1941, de quelque 1,4 million de prisonniers de guerre soviétiques.

À la fin de l’été 1941, contre la résistance de l’idéologie national-socialiste, l’empire comptait déjà 2,1 millions de travailleurs civils et 1,2 million de prisonniers de guerre. C’est seulement avec l’apport de main-d’œuvre en provenance des territoires occupés que l’économie de guerre, qui battait son plein, fut possible. Aussi, à partir d’octobre/novembre 1941, pratiqua-on intensivement l’emploi de prisonniers de guerre soviétiques. En août 1944, l’emploi de travailleurs étrangers atteignit un sommet :

Nationalités

Travailleurs civils

Prisonniers de guerre

Belges

203.362

50.386

Français

654.782

599.967

Italiens

158.099

427.238

Néerlandais

270.304

Soviétiques

2.126.753

631.559

Polonais

1.659.764

28.316

“Membres du protectorat”

280.273

(Autres nationalités)

(368.546)

(192.621)

Total

5.721.883

1.930.087

Total ouvriers étrangers

7.615.970

L’emploi des prisonniers de guerre ressemblait à celui des ouvriers civils de l’Est mais il était sensiblement plus dur et conçu, pour les prisonniers slaves, non seulement comme travail d’esclave mais quelquefois aussi comme dégradation physique.

Parmi les 5,7 million d’ouvriers civils enregistrés, 1.924.912, soit un tiers, étaient des femmes, dont 87 % d’entre-elles de l’Europe de l’Est.

En 1944, le degré de dépendance de l’économie de guerre allemande de la main-d’œuvre étrangère est attesté par des groupes professionnels sélectionnés :

dans l’agriculture 46,4% des effectifs étaient des étrangers ; dans l’industrie minière 33,7% ; dans le bâtiment 32,2% ; dans la métallurgie 30,0% ; dans la chimie 28,4% et dans les transports 26,0%. La part des étrangers dans l’ensemble de l’économie représentait 26,5%.

L’emploi des étrangers à Hemer

Les petites entreprises exploitaient souvent des camps communs alors que les grosse sociétés établissaient leurs propres possibilités d’hébergement, qui entassaient plusieurs centaines, parfois plus d’un millier de prisonniers. À Hemer Ville & District, les camps des équipes de travail des entreprises individuelles ou les camps communs étaient plus petits. D’après un relevé administratif, il doit y avoir eu, entre le 3 septembre 1939 et le 8 mai 1945, suivant les époques et les durées, douze camps extérieurs au stalag dans lesquels étaient parqués quelque 700 prisonniers de guerre et ouvriers étrangers.

Bien des d’entreprises employaient accessoirement des prisonniers de guerre qui venaient tous les jours du stalag. Beaucoup de sociétés qui ne disposaient pas de leurs propres baraquements et qui ne participaient pas non plus aux “camps communs”, comptaient souvent dans leurs effectifs un petit nombre de prisonniers de guerre, quelquefois un seul. Vers la fin de la guerre, quelque 80 entreprises de Hemer Ville & District faisaient travailler 484 prisonniers de guerre : 7 Belges, 340 Français, 26 Polonais, 68 Soviétiques, 25 Yougoslaves et 18 de nationalité inconnue.

L’ “emploi des Russes”

Au cours de la première phase de la guerre, le gouvernement du Reich et l’Oberkommando der Wehrmacht (Haut commandement des forces armées allemandes) n’avaient pas pensé à faire travailler les prisonniers de guerre soviétiques ; de ce fait, ils avaient omis de préparer le transport, l’hébergement et l’emploi de bientôt 2 à 3 millions de prisonniers de guerre. D’une part, on comptait de nouveau sur une guerre éclair, qui rendrait superflu le travail de prisonniers de guerre, d’autre part les nazis voulaient démolir physiquement les bolchevistes, si bien que la mort de bientôt 2 millions de prisonniers fit bien leur affaire. Troisièmement, il était, pour le gouvernement, pour l’idéologie nazie et pour la plupart des Allemands (auxquels on avait constamment laissé entendre que le travail ennoblit), inacceptable que des “sous-hommes” et des “bêtes” (comme la propagande les présentait) puissent prendre la place des travailleurs allemands.

Malgré cela, dès la fin de l’été 1941, des demandes se firent entendre en faveur de l’emploi des prisonniers de guerre soviétiques. Même l’Oberkommando ne put se soustraire complètement à la pression mais se résolut, dans un règlement du 2 août 1941, à caractériser l’utilisation de prisonniers de guerre soviétiques à l’intérieur des frontières du Reich comme un mal nécessaire qu’il fallait limiter au minimum.

C’est surtout l’industrie minière de la Ruhr qui se faisait pionnière de l’idée d’employer aussi les ouvriers soviétiques dans le Reich, idée à laquelle la direction du parti et le Reichssicherheitshauptamt (Direction centrale de la sécurité du Reich) continuaient de s’opposer. En octobre/novembre 1941, une dispute éclata – en réalité entre Hitler et Göring – à propos de la décision à prendre sur cette question. Hitler insistait sur l’anéantissement du bolchevisme, par conséquent aussi sur celui des prisonniers, tandis que Göring, de par sa position d’intérêt, avait un besoin urgent de remplacer 100.000 prisonniers français qu’il avait réclamés pour l’industrie de l’industrie aéronautique militaire. Il finit par réussir à imposer à Hitler un compromis qui se traduisit par une ordonnance de l’Oberkommando du 31 octobre 1941 et par une ordonnance de Göring du 7 novembre 1941. Ces ordonnances disposaient dans leur principe l’emploi des prisonniers de guerre soviétiques, mais uniquement pour l’agriculture, pour la construction immobilière & travaux publics, ainsi que pour l’industrie minière et, le cas échéant, pour tout autre travail peu qualifié mais dur. De même, Göring avait prévu de mauvaises conditions d’hébergement et d’alimentation comme lourdes peines en cas d’infraction mineure.

Le fait est que les deux politiques, aussi bien l’anéantissement que l’exploitation, même s’ils n’étaient pas de la même ampleur, ont coûté à des millions de soldats soviétiques la vie ou la santé.

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Arbeitseinsatz von Ausländern in der deutschen Wirtschaft in der Zeit der NS – Herrschaft.

Der Einsatz von ausländischen Arbeitskräften stand direkt in Zusammenhang mit dem Mangel an deutschen Arbeitskräften. Nach dem Angriff auf Polen wurde erstmals in größerem Umfang der Einsatz von Kriegsgefangenen möglich. In den besetzten Gebieten wurde darüber hinaus systematisch durch Anwerbung freiwilliger Arbeitskräfte und – weil das nicht ergiebig genug war – durch Verschleppung ein Arbeitskräftepotential beschafft.
Nach Beginn der Krieges gegen die UdSSR verzichtete man vorerst auf eine systematische Ausbeutung der sowjetischen Arbeitskräfte, solange noch die Vorstellung eines Kriegsendes im Herbst 1941 (Blitzkrieg) bestand. Erst als sich abzeichnete, daß der Krieg länger dauerte (Abnutzungskrieg), ging man dazu über, sowjetische Kriegsgefangene und deportierte Arbeitskräfte systematisch in den Arbeitsprozeß einzugliedern. Vorher hatte man eher über eine Verschleppung nach Sibirien nachgedacht oder grundsätzlich ein Verhungernlassen der Gefangenen angestrebt. So erklärt sich auch, daß schon im September 1941 etwa 1,4 Mio. russische Kriegsgefangene gestorben waren.
Gegen den Widerstand der nationalsozialistischen Ideologie waren im Spätsommer 1941 schon 2,1 Mio. zivile Arbeitskräfte und 1,2 Mio. Kriegsgefangene im Reich. Nur mit den Arbeitskräften aus den besetzten Gebieten war die auf Hochtouren laufende Kriegswirtschaft möglich.
Ab Okt. / Nov. 1941 wurde dann offensiv auch der Arbeitseinsatz russischer Kriegsgefangener betrieben. Einen Höhepunkt erreichte der Arbeitseinsatz von Ausländern im August 1944 :

Nationalitäten

Zivilarbeiter

Kriegsgefangene

Belgier

203.362

50.386

Franzosen

654.782

599.967

Italiener

158.099

427.238

Niederländer

270.304

Sowjets

2.126.753

631.559

Polen

1.659.764

28.316

„Protektoratsangehörige“

280.273

Insgesamt

5.721.883

1.930.087

Fremdarbeiter zusammen

7.615.970

Der Einsatz von Kriegsgefangenen ähnelte dem der (zivilen) Ostarbeiter, war jedoch entschieden härter und war für die slawischen Gefangenen nicht nur auf Sklavenarbeit, sondern zeitweise auch auf physische Vernichtung bedacht.

Von den 5,7 Millionen registrierten Zivilarbeitern waren 1.924.912, d.h. ein Drittel, Frauen; von ihnen stammten 87 % aus Osteuropa.
Wieweit die deutsche Kriegswirtschaft 1944 von ausländischen Arbeitskräften abhängig war, belegen ausgewählte Berufsgruppen:
In der Landwirtschaft waren 46,4 % der Beschäftigten Ausländer, im Bergbau 33,7 %, im Baugewerbe 32,2 %, in der Metallindustrie 30,0 %, in der Chemie 28,4 % und im Verkehrswesen 26,0 %. In der gesamten Wirtschaft belief sich der Ausländeranteil auf 26,5 % .

Der Arbeitseinsatz von Ausländern in Hemer

Kleinere Unternehmen betrieben häufig Gemeinschaftslager, während große Firmen eigene Unterkünfte errichteten, in denen viele hundert, manchmal über tausend Gefangene zusammengepfercht waren. In Stadt und Amt Hemer waren die Lager der Arbeitskommandos einzelner Firmen oder die Gemeinschaftslager kleiner. Nach einer amtlichen Liste sollen sich im Zeitraum vom 3. September 1939 bis zum 8. Mai 1945 zu unterschiedlichen Zeiten und mit verschiedener Dauer zwölf Lager außerhalb des Stalag befunden haben, in denen etwa 700 Kriegsgefangene und Fremdarbeiter gemeinsam untergebracht waren.
Manche Firmen beschäftigten zusätzlich Kriegsgefangene, die täglich aus dem Stammlager kamen. Zahlreiche Firmen, die nicht über eigene Baracken verfügten und sich auch am “Gemeinschaftslager” nicht beteiligten, hatten oft wenige, manchmal nur einen einzigen  Kriegsgefangenen in ihrer Belegschaft. Gegen Kriegsende waren in etwa 80 Unternehmen in Stadt und Amt Hemer 484 Kriegsgefangene tätig: 7 Belgier, 340 Franzosen, 26 Polen, 68 Sowjets, 25 Jugoslawen und 18 unbekannter Nationalität.

Der “Russeneinsatz”

An einen Arbeitseinsatz der sowjetischen Gefangenen hatten Reichsregierung und OKW in der 1. Phase nicht gedacht und deshalb Transport, Unterkünfte und Einsatz der bald 2 bis 3 Millionen nicht vorbereitet. Zum einen rechnete man wieder mit einem Blitzkrieg, der Gefangenenarbeit überflüssig machen würde, zum anderen wollten die Nationalsozialisten die Bolschewisten physisch vernichten, so daß ihnen der Tod von bald 2 Millionen Gefangenen nur recht war. Drittens war es für die Regierung, die NS-Ideologie und für die meisten Deutschen (denen man ständig suggeriert hatte, daß Arbeit adle) undenkbar, daß “Untermenschen” und “Tiere” (wie sie von der Propaganda dargestellt wur- den) die Plätze deutscher Arbeiter einnehmen könnten.

Trotzdem kamen bereits im Spätsommer 1941 Forderungen nach einem Arbeitseinsatz sowjetischer Gefangener auf. Auch das OKW konnte sich dem Drängen nicht völlig verschließen, bezeichnete aber in einer Verfügung vom 2. August 1941 die Verwendung sowjetischer Kriegsgefangener innerhalb der Reichsgrenzen als ein notwendiges Übel, das auf ein Mindestmaß zu beschränken sei.
Vor allem der Ruhrbergbau machte sich zum Vorreiter eines Einsatzes auch sowjetischer Arbeitskräfte im Reich, den Parteileitung und Reichssicherheitshauptamt weiterhin ablehnten. Im Oktober / November 1941 kam es zu einem Entscheidungsstreit über diese Frage – im wesentlichen zwischen Hitler und Göring. Hitler bestand auf einer Vernichtung des Bolschewismus und damit auch der Gefangenen, während Göring aus seiner Interessenlage schnell Ersatz für 100.000 französische Gefangene benötigte, die er für die Luftwaffenindustrie reklamiert hatte. Es gelang ihm schließlich, Hitler einen Kompromiß abzuringen, der sich in einem Erlaß des OKW vom 31. Oktober 1941 und einem Görings vom 7. November niederschlug. Darin wurde grundsätzlich der Arbeitseinsatz russischer Kriegsgefangener verfügt, allerdings nur für Landwirtschaft, Hoch- und Tiefbau sowie für den Bergbau und ggf. andere, wenig qualifizierte, aber schwere Arbeit. Schlechte Unterkünfte und Verpflegung wurden von Göring ebenso vorgegeben wie schwere Strafen bei leichten Vergehen.

Tatsache ist, daß beide Bestrebungen, Vernichtung wie Ausbeutung – wenn auch in unterschiedlichem Ausmaß – Millionen sowjetischer Soldaten Leben oder Gesundheit geraubt haben.

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