La fosse commune au Cimetière du Haseloh
Le jour du 14 avril 1945, quand les soldats américains ont pris le camp, ce fut le cauchemar : dans la cave mortuaire du Bâtiment 5 les cadavres avaient été entassés jusqu’au plafond. Le bombardement du camp d’il y a quelques jours avait fait beaucoup de morts et l’approche de la fin de la guerre avait provoqué, par les phénomènes de dissolution, un chaos dans l’administration du camp, tant et si bien qu’on avait cessé d’évacuer les morts et de les ensevelir. Les cadavres, qui se trouvaient déjà dans un état de décomposition, présentaient un très grave risque d’épidémie, avec d’imprévisibles conséquences pour le camp lourdement surpeuplé. Par conséquent, la direction américaine ordonna l’évacuation sans délai des morts et leur enterrement à proximité immédiate du camp. Comme la clôture au niveau de la rue du Haseloh avait été brisée par suite du bombardement et que le Bâtiment 5 avec la cave mortuaire n’était pas situé bien loin de là, il fut décidé de transporter les cadavres par camion en direction du nord vers le terrain du Haseloh, qui était à l’époque non bâti, et de les y ensevelir dans des fosses communes. Pour le transport des cadavres et le creusement des fossés on fit appel aux prisonniers de guerre allemands. La fosse commune était située sur le terrain, aujourd’hui partiellement bâti, dans le triangle des rues Aldegrever – Dürer – Holbein. Le cimetière de 50 x 6 m situé en terrain agricole existait jusqu’en décembre 1946. Sur ordre de l’armée américaine les restes des 253 prisonniers de guerre soviétiques décédés, qui y avaient été ensevelis anonymement, furent transférés au cimetière du Duloh.
Le Cimetière des Italiens sur le Duloh
À quelque 50 mètres au sud-ouest du Cimetière Russe se trouvait, jusqu’en 1957, un cimetière clos pour des prisonniers militaires italiens. Au départ, 122 morts italiens y furent ensevelis au printemps 1945 par le Stalag, puis après la fin de la guerre par le personnel italien de l’ancien hôpital de garnison. Au début de l’année 1946 on y transféra 75 Italiens décédés du Waldfriedhof. Après encore d’autres transferts, le cimetière atteignit en termes d’occupation sa plus grande densité en 1949. En juin 1957, conformément aux dispositions de l’accord germano-italien sur les cimetières de guerre, les restes de 182 ressortissants italiens furent transférés vers un grand cimetière central à Francfort-sur-le-Main. Après le transfert des dépouilles mortelles des personnes d’autres nationalités fit désormais partie du terrain d’exercice britannique de l’époque.
Les morts du STALAG VI A
À Hemer, comme dans les autres anciens lieux d’implantation de stalags (par exemple Schloß Holte-Stukenbrock, Fallingbostel, Bad Orb, Hammelburg etc.), la question s’est posée au sujet du nombre historiquement exact des morts parmi les prisonniers de guerre soviétiques, ainsi que de leurs noms, La même situation se présentait partout: on s’est trouvé face à des nombres incroyablement grands et arrondis provenant de sources et de citations de l’époque juste après la guerre, sans qu’il ne fût possible d’en vérifier le contenu de véracité en raison de l’absence de documents ou de leur simple nature fragmentaire. D’après certaines sources non vérifiables provenant des premières années d’après-guerre, on partait jusqu’alors d’un nombre d’environ 24.000 victimes de différentes nationalités. Ces dernières années, dans les “villes à stalag”, la polémique s’est de nouveau déchaînée autour des proportions de l’inconcevable événement. Les uns considèrent que les chiffres fournis à propos du nombre de morts sont trop élevés, les autres arrivent par extrapolation à des chiffres beaucoup plus élevés. Aucune des deux tendances ne peut documenter utilement ni la réflexion objective ni l’actualisation de cette phase de l’Histoire allemande. Pour cela, la dispute sur les nombres demeure trop superficielle. Le travail relatif aux monuments commémoratifs se consacre à l’ensemble du phénomène dans tous ses aspects. Le traitement de l’Histoire des stalags ne dépend pas du nombre des victimes, mais il s’agit aujourd’hui de montrer aux générations futures ce qui s’est passé autrefois. Les publications sur ce thème doivent dénoncer les crimes susceptibles d’être commis au nom d’une quelconque idéologie ou ordre autoproclamé; elles doivent déterrer les racines de ce comportement et expliquer pourquoi les hommes en viennent tout à coup à violer les traditions et les barrières morales. Pour instrumentaliser l’Histoire de façon durable et crédible, il faut avant tout une documentation objective; il faut des faits vérifiables qui ne peuvent être interprétés, selon les besoins, dans l’esprit de tel ou tel intérêt. Suivant les recherches que les historiens ont entreprises depuis 1997, il existe pour l’histoire du Stalag VI A une chance de cerner davantage, avec une précision jusque là tenue pour impossible, les faits historiques à propos du nombre et des noms des victimes parmi les prisonniers de guerre soviétiques. Les documents redécouverts à l’ancien Service de documentation de la Wehrmacht, qui existe toujours sous l’appellation “Deutsche Dienststelle für die Benachrichtigung der nächsten Angehörigen von Gefallenen der Deutschen Wehrmacht” (Bureau pour l’information des plus proches parents des morts de l’Armée allemande) à Berlin, ainsi que les fichiers récemment ouverts aux Archives centrales du ministère russe de la Défense à Podolsk, près de Moscou, prouvent que – contrairement à ce que pensaient à ce jour les chercheurs – les prisonniers de guerre soviétiques étaient eux aussi, du moins à l’intérieur du Reich, inscrits dans des fichiers; de ce fait, il devient possible de retracer le sort de la plupart des victimes tombés dans les stalags. Les archives municipales de Hemer ont, depuis, reçu les justificatifs concernant quelque mille prisonniers de guerre soviétiques ensevelis au Duloh et au cimetière du Höcklingser Weg. Dans les années à venir, grâce aux progrès de laborieuses recherches, on pourra espérer obtenir d’autres documents sur le Stalag VI A . Ils permettront de révéler les noms d’une grande partie des morts qu’on croyait à ce jour anonymes. L’état actuel des recherches permet de conclure que le nombre d’environ 3.000 morts inhumés au cimetière du Höcklingser Weg semble réaliste, alors que le terrifiant nombre de 20.000 morts indiqué pour le cimetière du Duloh devra probablement être révisé à la baisse. Toutefois, il y a lieu d’attendre la fin des recherches avant de connaître les résultats définitifs concernant la situation à Hemer.
Cependant, quand on parle du nombre de victimes à Hemer, il ne faudra pas oublier les milliers et milliers de prisonniers qui furent extraits du Stalag pour être envoyés aux travaux [forcés], principalement dans la région minière de la Ruhr et qui, dans les camps de travail, sur les lieux de travail et sur le chemin, par suite d’accidents, d’actes arbitraires de la part des gardiens, d’attaques aériennes, de maladies, d’épidémies et de sous-alimentation, perdirent la vie et furent enterrés sur place.
Das Massengrab lag im heute teilweise überbauten Areal im Dreieck Aldegreverstraße/Dürerstraße/Holbeinstraße. Der etwa 50 x 6 m große Friedhof auf dem Ackergelände bestand bis Dezember 1946. Auf Anordnung der amerikanischen Armee wurden die hier anonym beerdigten 253 sowjetischen Kriegsgefangenen auf den Friedhof auf dem Duloh umgebettet.
Das Massengrab am Haseloh
Nach der Einnahme des Lagers am 14. April 1945 bot sich den amerikanischen Soldaten ein grausiges Bild: Im Totenkeller von Block 5 türmten sich die toten Leiber bis an die Decke. Der Artilleriebeschuß des Lagers wenige Tage zuvor hatte viele Tote gefordert, und das nahende Ende des Krieges führte durch Auflösungserscheinungen bei der Lagerverwaltung in ein Chaos, so daß auch Abtransport und Beerdigung der Toten unterblieb. Die bereits in Verwesung übgergegangenen Leichen bedeuteten akute Seuchengefahr mit unabsehbaren Folgen für das völlig überbelegte Lager. Die amerikanische Lagerführung ordnete daher den unverzüglichen Abtransport und die Beerdigung der Toten in unmittelbarer Nähe des Lagers an. Da der Zaun in Höhe der Straße „Im Haseloh“ durch den Artilleriebeschuß bereits offen und die Entfernung zu Block 5 mit dem Totenkeller gering war, entschloß man sich, die Leichen mit Lastwagen in nördlicher Richtung in das damals unbebaute Gelände des Haseloh zu bringen und dort in Massengräbern zu beerdigen. Zum Leichentransport und Ausheben der Gräber wurden deutsche Kriegsgefangene herangezogen.
Der Italiener-Friedhof auf dem Duloh
Etwa 50 m südwestlich vom Russsenfriedhof lag bis 1957 ein ca. 850 qm großer, abgezäunter Friedhof für italienische Militärinternierte. Im Frühjahr 1945 wurden hier zunächst 122 verstorbene Italiener vom Stalag, nach Kriegsende vom italienischen Personal des Standortlazarettes beerdigt. Anfang 1946 wurden 75 verstorbene Italiener vom Waldfriedhof hierher umgebettet. Nach weiteren Umbettungen erreichte der Friedhof im Jahre 1949 seine umfangreichste Belegung. Im Juli 1957 wurden nach den Bestimmungen des deutsch-italienischen Kriegsgräberabkommens die Gebeine von 182 italienischen Staatsbürgern auf einen großen Zentralfriedhof in Frankfurt am Main umgebettet. Nach der Überführung der sterblichen Überreste von Personen anderer Nationalitäten auf den Duloh-Friedhof wurde der Friedhof aufgelöst und Teil des damals britischen Truppenübungsplatzes.
Die Toten des Stalag VI A
In Hemer ist ebenso wie an anderen ehemaligen Stalag-Standorten (z.B. Schloß Holte-Stukenbrock, Fallingbostel, Bad Orb, Hammelburg u.a.) häufig die Frage nach der genauen, historisch richtigen Anzahl der Verstorbenen bei den sowjetischen Kriegsgefangenen und nach ihren Namen gestellt worden. Überall herrschte die gleiche Situation: Man stand unvorstellbar großen, gerundeten Zahlen aus Quellen und Zitaten der unmittelbaren Nachkriegszeit gegenüber, ohne deren Wahrheitsgehalt wegen fehlender oder lediglich fragmentarischer Unterlagen überprüfen zu können. Nach nicht überprüfbaren Quellen der frühen Nachkriegszeit wurde bisher von einer Zahl von etwa 24.000 Todesopfern verschiedener Nationen ausgegangen. In den ehemaligen „Stalag-Städten“ kam es in den vergangenen Jahren immer wieder zu Auseinandersetzungen um die Dimensionen des unfaßbaren Geschehens. Die einen halten die überlieferten Zahlen für zu hoch, andere wiederum kommen anhand von Hochrechnungen auf weit höhere Zahlen von Toten. Beide Tendenzen können der sachlichen Auseinandersetzung und Aufarbeitung dieses Geschichtskapitels nicht dienlich sein. Dabei bleibt die Zahlendiskussion allein zu vordergründig. Die Gedenkstättenarbeit widmet sich dem gesamten Phänomen in allen seinen Aspekten. Die Beschäftigung mit der Stalag-Geschichte ist nicht von der Höhe der Opferzahlen abhängig, sondern es gilt heute, den kommenden Generationen das Geschehen von damals zu vermitteln. Veröffentlichungen zu diesem Thema sollen deutlich machen, welche Verbrechen im Namen irgendeiner Ideologie oder selbsternannten Ordnung geschehen können, wo dieses Tun seine Wurzeln hat und warum Menschen unvermittelt Traditionen und moralische Schranken durchbrechen. Voraussetzung für die nachhaltige, glaubwürdige Vermittlung der Geschichte ist die sachliche Dokumentation mit nachweisbaren Fakten, die nicht im Sinne dieser oder jener Interessen nach Bedarf interpretiert werden können.
Nach den seit 1997 laufenden Forschungen von Historikern besteht für die Geschichte des Stalag VI A die Chance, den historischen Gegebenheiten bei Opferzahlen und Namen der sowjetischen Kriegsgefangenen in einem bisher nicht für möglich gehaltenen Maße nahezukommen. Wiederentdeckte Dokumente aus der ehemaligen Wehrmachtsauskunftsstelle, die bis heute unter der Bezeichnung „Deutsche Dienststelle für die Benachrichtigung der nächsten Angehörigen von Gefallenen der ehemaligen Deutschen Wehrmacht“ in Berlin existiert, und im „Zentralarchiv des russischen Verteidigungsministeriums“ in Podolsk bei Moskau neu erschlossene Bestände belegen, daß auch die sowjetischen Kriegsgefangenen zumindest in den Grenzen des Deutschen Reiches im Gegensatz zur bisherigen Forschungsmeinung karteimäßig erfaßt wurden, so daß die Schicksale der meisten Todesopfer in den Stalags aufgeklärt werden können. Das Stadtarchiv Hemer hat inzwischen Belege über ca. 1.000 auf dem Duloh und auf dem Friedhof am Höcklingser Weg begrabene sowjetische Kriegsgefangene erhalten. In den kommenden Jahren sind bei weiteren Fortschritten der langwierigen Forschungen weitere Dokumente zum Stalag VI A zu erwarten, so daß ein Großteil der bisher namenlos geglaubten Toten aus ihrer Anonymität befreit werden kann. Der bisher erreichte Stand der Forschungen läßt die Schlußfolgerung zu, daß die Zahl von etwa 3.000 Toten auf dem Friedhof am Höcklingser Weg wohl realistisch ist, während die erschreckend hohe, für den Friedhof auf dem Duloh überlieferte Zahl von fast 20.000 Toten wahrscheinlich nach unten korrigiert werden muß. Endgültige Ergebnisse über die Situation in Hemer sind allerdings erst nach Abschluß der Forschungen zu erwarten.
Bei der Diskussion um die Opferzahlen in Hemer sollten jedoch die vielen tausend Gefangenen nicht vergessen werden, die vom Stalag aus in den Arbeitseinsatz vor allem im Ruhrbergbau geschickt wurden und in den Arbeitskommandolagern, an den Arbeitsplätzen und auf dem Weg dorthin bei Unfällen, Willkürakten der Bewacher, Luftangriffen, Krankheiten, Seuchen und Unterernährung ums Leben gekommen und in den jeweiligen Städten beerdigt sind.