Il y a patience et… patience

Le mot « patience » désigne plusieurs choses : une plante, un jeu de cartes, une chemise monastique…
Mais la patience, c’est aussi la vertu qui permet d’affronter des situations déplaisantes ou pénibles en gardant la maîtrise de ses sentiments, de ses émotions ou de ses souffrances, d’attendre et de persévérer sans se décourager.

Et, de cette patience-là, il en a fallu aux soldats de 39 pour traverser le long et rigoureux hiver de la « drôle de guerre » en attendant l’ennemi.

Il en a fallu aussi aux prisonniers pendant les interminables années de captivité pour garder l’espoir d’une hypothétique libération malgré la dureté du travail, les brimades, la promiscuité, l’éloignement de la famille, la rareté des nouvelles ou les faux espoirs, les départs de copains libérés par anticipation, les bombardements…

Mais la « patience » c’est aussi un des éléments du paquetage de l’appelé de 35.


Document : Livret individuel de Jean Batriaud

Le « Robert encyclopédique » nous en donne la définition :
« (1831). Anciennet. Petite planchette, percée d’une rainure, utilisée par les soldats pour astiquer les boutons de leur uniforme sans salir l’étoffe. »


Collection Pierre Lamarche

Cette patience en bois de hêtre mesure 293 x 43 x 3 millimètres – Numéro BB 5588.
Le militaire insérait le premier bouton par le trou rond, le faisait glisser, insérait le second et ainsi de suite. Sous la patience, le tissu était plissé afin que les boutons soient les uns contre les autres. Ils pouvaient être tous astiqués d’un seul mouvement.

L’habillement militaire n’ayant pas évolué en quatre ans et la victoire ne faisant aucun doute, il y a fort à parier que cet accessoire – indispensable en cas de défilé triomphal – ait fait partie de l’équipement du combattant de 39.

Toutefois, il est à craindre que des boutons d’uniforme trop brillants dans le soleil de mai 40 aient représenté des cibles de choix pour l’ennemi.

Villeselve – Janvier 1940

4 Responses to Il y a patience et… patience

  1. Pingback: La patience de mon ancêtre de Bourdoux | saint yrieix la perche

    • Louis :

      Voilà un commentaire sans commentaire qui confirme et précise, en quelques clics, ce que rapporte Christiane à propos de la patience. Un apport de plus à notre blog. Merci.

  2. Blatrix :

    J’ai un grand-père qui a été prisonnier de guerre au Stalag III A à Luckenwalde. Ma grand-mère possédait une photographie qu’elle avait reçue de là-bas : mon grand-père jouait aux cartes avec trois autres prisonniers. Au dos de la photo, il y avait l’inscription « geprüft », qui signifie « contrôlé ». Aujourd’hui, je remarque que les jeux de cartes sont répandues dans les familles françaises. Ma question est celle-ci : y’a t-il un rapport avec la vie des prisonniers de guerre français des stalags ? Ont- ils ramené le plaisir de jouer aux cartes à la Libération ?
    Évidemment, je n’ignore pas les conditions de vie dans les Stalags ….

    • Louis :

      Les jeux de cartes étaient des loisirs familiers dans pratiquement tous les pays, en famille ou au café entre hommes; C’était très courant dans toutes les armées également, comme les jeux de dés. Après leur libération, les anciens prisonniers de guerre, confinés pendant cinq ans, ont retrouvé des loisirs dans la nature en liberté, notamment la pêche et la chasse. Mais aussi, c’est vrai, toujours les cartes.

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