Stalag VI A – Site de Hemer – Chapitre 12. Les prisonniers après la Libération

La reddition du Stalag VI A eut lieu dans l’après-midi du 14 avril. Les américains ne voulaient pas que les prisonniers de guerre passent par la porte du camp pour entrer dans la ville. Toutefois, grâce à un trou dans la clôture, un flot de prisonniers se déversa immédiatement sur la ville. Lorsque de petits groupes commençaient ça et là de couper les grillages en fil de fer, les américains mirent en place deux pelotons d’infanterie ainsi que des chars légers pour gêner la masse de prisonniers dans leur tentatives de quitter le camp. La plupart des fugitifs furent repoussés au camp, soit pour motif de repas, soit manu militari.

L’internement avait aussi pour but d’assurer la sécurité des prisonniers parce que, quasiment fou de faim, ils se jetèrent même sur des cadavres d’animaux et que, le plus souvent, ils vomirent aussitôt ce qu’ils avaient englouti comme des rapaces. Il y eut évidemment aussi des actes de violence dans le camp : les prisonnier soviétiques saccagèrent les cuisines et fouillèrent les entrepôts.

Témoin oculaire des premiers jours après la reddition du camp, Nikolaï Gubarew : « Tout de suite après la libération du camp on commença les travaux pour sauver les prisonniers. Les cadavres des défunts durent à l’aide de véhicules de l’armée américaine être évacués du Bloc 5 du camp et étalés aux fins d’identification sur un pré situé devant le camp. Ceux des prisonniers qui pouvaient encore marcher ou courir s’échappèrent immédiatement du camp à la recherche de vivres dans les caves des maisons environnantes. Enveloppés de pièces vestimentaires les plus invraisemblables, les vivres chapardés étaient rapportés au camp. En un rien de temps, on alluma des feux dans tous les coins et recoins du camp pour préparer les aliments.


Les prisonniers affamés préparent un repas après leur libération – 28 avril 1945 (National Archives in College Park, Maryland USA)

Un groupe de médecins et infirmiers américains s’occupa des prisonniers malades dans des tentes dressées à la hâte. On fit revenir l’eau dans le camp et l’on créa un modeste dépôt de vivres pour assouvir la faim des plus affamés. La cuisine fut remise en service mais peu de gens vinrent y prendre leur repas. La plupart des prisonniers jouirent de leur liberté. Ils n’avaient pas pensé que les américains seraient en mesure de pourvoir si rapidement à l’alimentation. Cela obligea les américains à rattraper immédiatement ces prisonniers et à les ramener au camp.

Très rapidement, on réussit à héberger les prisonniers malades dans des tentes et à les diriger sur les divers hôpitaux des environs. Les plus affaiblis et malades furent lavés, désinfectés et évacués les premiers. C’est ainsi qu’il fut possible de transférer en un seul jour plus de mille prisonniers des blocs 5 et 7 vers des hôpitaux. Tous les prisonniers reçurent des uniformes américains neufs et purent jeter les haillons qu’ils portaient. On désigna pour diriger le camp un commandant soviétique et un commandant américain. Ils s’employèrent à y rétablir l’ordre et la discipline. »

Dans les derniers jours de la guerre l’alimentation avait été assurée irrégulièrement et chichement. Les prisonniers étaient donc complètement affamés et se jetaient avec voracité sur tout ce qui était consommable. Ceux qui pouvaient s’échapper du camp saccageaient les fermes et les maisons des environs, abattaient des animaux dans l’étable et dans le pâturage, volaient des vêtements, des matelas, des postes de radio, des montres, etc. Dans quelques cas il y eut des violences à l’égard des allemands. Finalement, les américains se virent contraints de prendre des mesures plus strictes contre les fugitifs.

Quelques jours après la reddition les américains fournirent un état des prisonniers classés par nationalité :

  • 19.411 russes,
  • 2.753 français,
  • 548 belges,
  • 190 italiens,
  • 140 polonais,
  • 107 yougoslaves,
  • 99 américains,
  • 30 roumains,
  • 14 grecs,
  • 4 tchèques,
  • 4 britanniques,
  • 2 prisonniers de nationalité inconnue, NdT.
  • 23.302 prisonniers au total. Neuf mille d’entre eux furent classés comme cas hospitaliers pour cause de tuberculose, typhus, dysenterie ou sous-alimentation.

Au cours des premiers jours après la reddition du camp, 816 prisonniers moururent encore de maladie ou d’épuisement. Aux fins éducatifs, les américains ordonnèrent aux membres du parti nazi de Hemer d’effectuer une marche à travers le camp pour en graver une image mémorable dans leur tête.

Les américains se dépêchèrent d’améliorer les conditions hygiéniques : les ex-prisonniers furent répartis sur plusieurs sites ; les baraques et les vêtements des tuberculeux furent brûlés sous surveillance, les pontes locaux du parti nazi durent nettoyer le camp des immondices. On régla l’assistance aux malades en les répartissant sur plusieurs hôpitaux de la région. L’état sanitaire des survivants s’améliora plus rapidement que prévu, parce que de nombreuses maladies étaient dues à des carences et que les américains assurèrent une bonne et abondante alimentation.

Avec la libération des camps, le sort de beaucoup de prisonniers de guerre, surtout celui des ressortissants de l’Europe de l’Est, ne tourna pas d’un coup en leur faveur. Avec de nombreux autres travailleurs civils étrangers ainsi qu’avec les occupants de camps de concentration et d’internement ils devinrent des ‘displaced persons’, c’est-à-dire des gens qui au moment de la fin de la guerre étaient ‘au mauvais endroit’ et avaient été trouvés par les forces alliées sur le territoire du Reich allemand ou dans des territoires occupés. Quand bien même la plupart de ces personnes déplacées pouvaient rapidement être reconduites dans leur pays, l’avenir des personnes déplacées originaires de l’Europe de l’Est devint un problème que les britanniques et américains ne pouvaient ni ne voulaient résoudre dans le sens humanitaire. La fixation et la prise en compte d’objectifs politiques déterminaient pendant longtemps l’action des puissances victorieuses. En mai 1945 il y avait sur le continent au total 13,4 millions de personnes déplacées. Pourtant, malgré le chaos général des premiers mois d’après-guerre et la désolante situation de la circulation jusqu’en fin 1945 le retour de ces personnes se déroulait plus rapidement que prévu.


Les ex-prisonniers de guerre soviétiques célèbrent le 1er mai, sur la place principale du camp (archives privées Joseph D. Karr, Rochester Hills, USA)

Ceux qui réussirent le mieux, ce furent les soviétiques avec le retour de leurs ressortissants. À compter du 12 juin 1945 plus de 100.000 personnes déplacées soviétiques se précipitaient chaque jour et pendant plusieurs jours sur les postes d’enregistrement, tant et si bien que, jusqu’au  30 septembre 1945 plus de 2 millions de soviétiques venant de la zone d’influence occidentale et soviétique, soit ensemble quelque 5 millions de personnes, furent rapatriées via le poste de rassemblement central de Francfort-sur-Oder. Ce faisant, l’URSS ne respecta pas l’article 1 des statuts des Nations Unies qui garantit le libre choix du lieu de résidence. Le gouvernement força également les gens qui ne le voulaient pas à revenir en URSS.  Les puissances occidentales croyaient respecter la disposition correspondante de l’Accord de Yalta et de devoir tolérer aussi le retour forcé des citoyens soviétiques. Dans ce contexte, ceux qui avaient ou auraient collaboré avec les Allemands devaient à leur retour au pays s’attendre à un sort peu enviable. Les pays alliés occidentaux firent peu de cas des pétitions et de la résistance des personnes concernées. Les baltes surtout, mais aussi les ukrainiens durent pâtir, lors de leur rapatriement forcé, d’un traitement répressif, des travaux forcés ou de la mort.

[…]

Le reste du document traite des relations politiques et diplomatiques entre l’URSS et les Etats-Unis – NdT

Vidéo 1 : Les ex-prisonniers de guerre russes les plus valides célèbrent le « Premier Mai » dans le Stalag VI A de Hemer, après leur libération par des forces des États-Unis. Des soldats russes portent une bannière sur laquelle est écrit, en russe et en anglais,  »Vive l’Armée américaine qui nous a libérés de la captivité nazie ». Sous les portraits géants du Secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique Joseph Vissarionovich Staline, du Président des États-Unis Harry S. Truman et du Premier ministre du Royaume-Uni Winston Churchill, une tribune a été dressée où ont pris place les orateurs, le Major Général Ray Edison Porter, Commandant de la 75ème Division d’Infanterie de l’US Army, le major N. Mironof, commandant du Camp,  et d’autres officiels russes. Une  foule d’ex-prisonniers russes assiste à la célébration : http://www.criticalpast.com/video/65675056151_May-Day-celebration_prisoner-of-war-camp_soldiers-carry-banner_Major-N-Mironof

Vidéo 2 (suite du film 1) : Portraits de Lénine et de Staline, placés au dessus d’entrées de bâtiments, camp de tentes installé par les Américains, montagnes à l’arrière-plan. Sous des airs d’une musique militaire, les officiers quittent la place suivis des porte-drapeaux et des ex-prisonniers de guerre russes en ordre : http://www.criticalpast.com/video/65675056152_May-Day-celebrations_prisoner-of-war-camp_soldiers-march-past_Russian-Army-band-plays

Vidéo 3 (suite du film 2) : Des ex-prisonniers de guerre russes et des « infirmières » marchent dernière des « sanitaires » russes sous les yeux de leurs camarades restés dans les bâtiments. Distribution de caisses de « rations » et de cartouches de cigarettes américaines aux ex-prisonniers russes : : http://www.criticalpast.com/video/65675056153_May-Day-celebration_prisoner-of-war-camp_ration-and-cigarettes_issued-to-released-prisoners

Die Gefangenen nach der Befreiung

Die Übergabe des Stalag VI A erfolgte am Nachmittag des 14. April. Die Amerikaner ließen nicht zu, daß Kriegsgefangene durch das Lagertor in die Stadt liefen. Durch ein Loch im Zaun des Lagers strömten jedoch sofort Gefangene zur Stadt. Als an anderen Stellen Gefangene in kleinen Gruppen begannen, die Drahtumzäunungen durchzuschneiden, stellten die Amerikaner zwei Züge Infanterie sowie leichte Panzer ab, um die Masse der Gefangenen an weiteren Ausbrüchen zu hindern. Die meisten der Entwichenen wurden von den Amerikanern mit Hinweis auf Essen im Lager oder mit Gewalt zurückgetrieben.

Die Internierung geschah auch zur eigenen Sicherheit der Gefangenen, da sie – fast verrückt vor Hunger – selbst über Tierkadaver herfielen und das von ihnen gierig Verschlungene meistens sofort erbrachen. Übergriffe gab es selbstverständlich auch im Lager: befreite sowjetische Kriegsgefangene plünderten die Küche, und die Magazine wurden durchsucht.

Als Augenzeuge schildert Nikolai Gubarew die ersten Tage nach der Übergabe des Lagers: „Sofort nach der Befreiung des Lagers begannen die Arbeiten zur Rettung der Gefangenen. Die Leichen der Gestorbenen mußten mit amerikanischen Armeefahrzeugen aus dem Block 5 des Lagers herausgeschafft und zur Identifizierung auf eine Wiese vor dem Lager gelegt werden. Wer von den Gefangenen noch gehen konnte, brach allerdings sofort aus dem Lager aus und suchte in den Kellern der umgebenden Häuser nach Lebensmitteln. Mit den unmöglichsten Bekleidungsstücken angetan, wurden dann die erbeuteten Lebensmittel ins Lager zurückgebracht. Im Nu gingen an allen Ecken und Enden des Lagers Feuer auf, auf denen die Speisen zubereitet wurden.

Eine Gruppe amerikanischer Ärzte und Sanitäter versorgte die kranken Gefangenen in schnell errichteten Zelten. Wasser wurde wieder ins Lager geschafft und ein kleines Lebensmitteldepot zur Stillung des ärgsten Hungers angelegt. Die Küche begann wieder zu arbeiten, aber nur wenige fanden sich zum Essen ein. Die meisten Gefangenen genossen ihre Freiheit. Sie hatten nicht damit gerechnet, daß die Amerikaner in der Lage wären, so schnell Verpflegung heranzuschaffen. So mußten diese Gefangenen von den Amerikanern direkt wieder eingefangen und ins Lager zurückgebracht werden.

Sehr schnell gelang es, die kranken Gefangenen in Zelten unterzubringen und auf die verschiedenen Lazarette der Umgebung zu verteilen. Besonders schwache und schwerkranke unter ihnen wurden gewaschen, desinfiziert und zuerst abtransportiert. Mehr als 1.000 Gefangene konnten so an einem Tag aus Block 5 und 7 in Lazarette überführt werden. Alle Gefangenen erhielten neue amerikanische Uniformen und konnten die Lumpen wegwerfen, mit denen sie bekleidet waren. Ein sowjetischer und ein amerikanischer Kommandant wurden für das Lager bestimmt. Sie machten sich daran, Ordnung und Disziplin im Lager wiederherzustellen.“

Da in den letzten Kriegstagen das Essen unregelmäßig und nur in geringen Mengen ausgegeben worden war, waren die Gefangenen völlig ausgehungert und fielen gierig über alles Eßbare her. Diejenigen, die aus dem Lager fliehen konnten, plünderten Bauernhöfe und Häuser der Umgebung, schlachteten Tiere im Stall und auf der Weide ab, stahlen Kleidung, Matratzen, Radios, Uhren usw. In einigen Fällen kam es auch zu Gewaltanwendungen gegenüber Deutschen. Die Amerikaner sahen sich schließlich gezwungen, strengere Maßnahmen gegen die Ausgebrochenen zu ergreifen.

Die Amerikaner fertigten einige Tage nach der Übergabe eine nach Nationalitäten aufgegliederte Aufstellung der Gefangenen:

  • 19.411 Russen,
  • 2.753 Franzosen,
  • 548 Belgier,
  • 190 Italiener,
  • 140 Polen,
  • 107 Jugoslawen,
  • 99 Amerikaner,
  • 30 Rumänen,
  • 14 Griechen ,
  • 4 Tschechen,
  • 4 Briten
  • insgesamt 23.302 Gefangene. Von ihnen wurden wegen Tuberkulose, Typhus, Ruhr oder Unterernährung 9.000 als Lazarettfälle eingestuft.

In den ersten Tagen nach der Übergabe des Lagers starben noch 816 Gefangene an Krankheit oder Entkräftung. Aus erzieherischen Gründen ordneten die Amerikaner an, daß NS-Mitglieder aus Hemer sich bei einem Gang durch das Lager ein einprägsames Bild machen sollten.

Die Amerikaner sorgten schnell für bessere hygienische Verhältnisse: Die ehemaligen Gefangenen wurden auf mehr Räume verteilt; die Tbc-Baracken und die Kleidung der Tuberkulose-Kranken wurden unter Aufsicht verbrannt, und lokale Nazi-Größen mußten das Lager von Unrat reinigen. Die Versorgung der Kranken wurde geregelt, indem diese auf mehrere Krankenhäuser bzw. Lazarette in der Region verteilt wurden. Der Gesundheitszustand der Überlebenden besserte sich schneller als erwartet, da viele Krankheiten auf Mangel beruhten, und die Amerikaner für reichliche und gute Verpflegung sorgten.

Mit der Befreiung aus den Lagern wendete sich das Los für viele Kriegsgefangene, vor allem aus Osteuropa, nicht schlagartig zum Guten. Zusammen mit vielen zivilen Fremdarbeitern sowie ausländischen Insassen von Konzentrations- und Internierungslagern wurden sie zu „Displaced Persons“, d. h. Menschen, die bei Kriegsende “am falschen Platz“ waren und von den Alliierten auf reichsdeutschem Gebiet oder in besetzten Gebieten aufgefunden wurden. Wenngleich der Großteil der DPs verhältnismäßig zügig in die Heimatländer zurückgeführt werden konnte, gestaltete sich die Zukunft der DPs aus Osteuropa zu einem Problem, das die Briten und Amerikaner nicht im humanitären Sinne lösen konnten bzw. wollten. Politische Zielsetzungen und Rücksichtnahmen bestimmten lange Zeit das Handeln der Siegermächte. Insgesamt gab es im Mai 1945 auf dem Kontinent 13,4 Millionen verschleppte Personen. Jedoch ging trotz des allgemeinen Chaos in den ersten Nachkriegsmonaten und der desolaten Verkehrssituation bis Ende 1945 die Rückführung der DPs schneller vonstatten als anzunehmen war.


Les ex-prisonniers de guerre soviétiques célèbrent le 1er mai, sur la place principale du camp (archives privées Joseph D. Karr, Rochester Hills, USA)

Am „erfolgreichsten” waren die Sowjets mit der Rückführung ihrer Staatsbürger. Ab 12. Juni 1945 strömten für mehrere Tage täglich mehr als 100.000 sowjetische DPs zu den Registrierungsstellen, so daß bis zum 30. September 1945 aus dem westlichen und dem sowjetischen Einflußbereich jeweils über die Hauptsammelstelle Frankfurt/Oder weit mehr als 2 Millionen Sowjets repatriiert worden waren, zusammen etwa 5 Millionen. Dabei mißachtete die UdSSR den Artikel 1 der UN-Satzung, der die freie Wahl des Aufenthaltsortes garantiert. Die Regierung zwang auch Nicht-Rückkehrwillige zur Rückkehr in die UdSSR. Die Westmächte glaubten, sich an die entsprechende Bestimmung des Abkommens von Jalta halten und auch die zwangsweise Rückkehr sowjetischer Bürger dulden zu müssen. Dabei mußten sie wissen, daß tatsächliche oder angebliche Kollaborateure mit den Deutschen bei ihrer Rückkehr ein schlimmes Schicksal erwartete. Petitionen und Widerstand Betroffener wurden von den Westalliierten wenig beachtet. Vor allem Balten, aber auch Ukrainer mußten bei einer Zwangsrepatriierung mit unkorrekter Behandlung, Zwangsarbeit oder Tod rechnen.

[…]

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