Démarches, adresses et liens utiles

(Parcours du combattant dans les services d’archives en France et en Allemagne)

Vous envisagez ou avez entrepris un travail de mémoire personnel sur la captivité d’un parent en 1940-45.

La famille détient probablement, dans des malles ou des cartons, de vieilles lettres, cartes postales ou papiers quand il était militaire en France et prisonnier en Allemagne. Faites en le tour.

Même si vous n’avez que ses nom et prénom ou une simple carte postale, vous pourrez reconstituer son parcours de prisonnier de guerre.

Les informations que nous pouvons obtenir retracent cette période noire de la vie de nos pères et/ou grands-pères :

  • leur(s) période(s) militaire(s),
  • leur capture (date, lieu),
  • le frontstalag (camp de prisonniers sur le front, pour beaucoup en France),
  • le dulag (camp de rétention intermédiaire),
  • le stalag (pour nous : VI A à Hemer et VI D à Dortmund), et les détachements de travail forcé (ArbeitsKommandos = Arb-Kdos) et leurs cantonnements (Lager), jusqu’à leur libération et leur rapatriement.

Vous trouverez dans notre blog la présentation des stalags VI A de Hemer et VI D de Dortmund et de la plupart de leurs Arb-Kdos, ainsi que leur histoire. Vous y trouverez des réponses, mais avant cela, il vous faudra réunir un minimum d’informations sur votre parent et ses lieux de captivité en Allemagne. Vous trouverez ci-après un résumé des démarches, adresses et liens utiles à vos recherches.

  • D’abord obtenir le numéro de matricule de votre parent au répertoire des matricules des Archives départementales de son lieu de vie à 20 ans (parfois possible par Internet pour certains départements) :
    • Classe d’âge = année de naissance + 20 ans.
    • Attention, l’Armée retient le prénom usuel qui n’est parfois pas le premier nom de baptême (prénom).
  • Ensuite, aux Archives départementales, demander (avec ce numéro de matricule dans sa classe d’âge) une copie du feuillet du Registre des Matricules. Dans certains départements vous devrez photographier vous-même cette page. Elle contient, en principe, les mêmes informations que celles reportées sur son livret militaire mais avec quelques précisions ou compléments (notamment à propos de la captivité, les date et lieu de sa capture).
  • Gallica, bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France donne les 100 listes officielles des prisonniers de guerre publiées, du 12/08/1940 au 15/06/1941, par le CNIPG (Centre National d’Information sur les Prisonniers de Guerre), d’après les renseignements fournis par l’Autorité militaire allemande : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34458709m/date. Un moteur de recherche facilite les recherches. Petit bémol : tous les prisonniers de guerre n’y sont pas, mais la plupart y sont. Ces listes indiquent les nom, prénom, date et lieu de naissance, le grade et l’unité combattante des PG, puis, à partir de la liste n° 26, le numéro de frontstalag, auquel se substituera le numéro de Stalag ou d’Oflag (pour les officiers), progressivement à partir de la liste n° 39. Un moteur de recherche vous évitera de feuilleter les 100 listes.
  • Un fichier matriculaire des prisonniers de guerre en frontstalag :  http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/chan/series/pdf/619MI.pdf est consultable aux Archives nationales – site de Paris (CARAN – 11, rue des Quatre Fils, 75003 Paris). Les soldats fait prisonniers dans les premières semaines de l’invasion allemande en Belgique et dans le nord de la France, ont, dans la plupart des cas, été envoyés directement en Allemagne, dans des stalags. Puis les allemands ont “stocké” en France leurs prisonniers avant leur transfert en Allemagne durant l’été et l’automne 40. Ces camps surpeuplés, souvent dans l’urgence, ont été improvisés aussi bien dans des casernes désertées de villes de garnisons que dans des terrains vagues, à la belle étoile ou dans des tentes. Les Allemands y conservèrent nos “coloniaux” et les soldats de race noire. Ceux d’entre-eux qui avaient été envoyés en Allemagne furent ré-expédiés en France, dans certains de ces frontstalags, fin 40 début 41.
  • La DAVCC (Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains) réunit toutes les informations sur la captivité des PG, de la date de capture jusqu’à la libération et le rapatriement. Mais pour chaque PG, ces documents sont plus ou moins complets.
    • Accès, coordonnées et conditions de consulations sur le site :  http://www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr/?q=content/%E2%80%A2-%C3%A0-caen .
    • Présentation : https://histoire-geographie.discip.ac-caen.fr/IMG/pdf/les_archives_des_victimes_de_la_seconde_guerre2.pdf
    • DAVCC (Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains) B.P. 552 – Rue Neuve du Bourg l’Abbé – 14037 CAEN CEDEX. Tél. : 02 31 38 45 82 (secrétariat). Courriel : shd-caen.courrier.fct@intradef.gouv.fr
    • Écrire avec ou sans la connaissance du numéro de matricule militaire, mais bien indiquer la date et le lieu de naissance qui conditionnent le début des recherches. En effet, il y a, à la DAVCC, deux millions de fiches classées alphaphonétiquement, c’est à dire sur une base alphabétique mais regroupant tous les noms ayant la même consonance. La moindre erreur d’orthographe décuple le temps de recherche. S’il y a 2000 Dupont et 2000 Dupond, les recherches sont à effectuer sur 4000 Dupont/d. Délai : 2 mois pour la réception d’un devis (d’environ 5 à 10 € pour frais de dossier, de photocopies et d’envoi). Après acceptation et règlement (par chèque uniquement) de ce devis, les photocopies sont adressées sous huitaine. En cas d’erreur (c’est arrivé) et pour tous renseignements complémentaires il est possible de contacter le personnel de la DAVCC au 02 31 38 45 31. Depuis 2016, la DAVCC n’envoie plus qu’un résumé des documents au lieu de leurs photocopies. Manque de moyens !

La DAVCC conserve également, classés par lieu de captivité (oflag, stalag), des documents (rapports du CICR, du SDPG, de médecins militaires, et des Hommes de confiance, témoignages de PG) sur les conditions de captivité et de travail des prisonniers de guerre. Ils sont consultables uniquement en salle de lecture où ils peuvent être photographiés.

L’indication des Arb-Kdos est la plus difficile à trouver. Elle peut apparaître dans la “Personalkarte”, parfois dans la fiche médicale de rapatriement (en haut à droite : “Dernier lieu de détention ou de travail en Allemagne”. C’est dans la correspondance du PG (lettres ou cartes postales) qu’elle figurera car le courrier et les colis devaient être dirigés jusqu’aux lieux de travail et de cantonnement des prisonniers de guerre, via le stalag dont ils dépendaient pour le contrôle de la censure allemande.

Le CICR conserve aussi les archives des rapports des visites de ses délégués, ainsi que les documents transmis pendant la guerre par les autorités Allemandes dans le cadre de la Convention de Genève de 1929, notamment : fiche de capture, fiche d’entrée-sortie dans les stalags (Meldung).

  • Le S.A.M.H.A. détient des documents provenant de services hospitaliers allemands et dans certains cas également, des documents concernant la captivité de prisonniers de guerre, parfois la “Personalkarte”, document allemand dans lequel sont notés tous les renseignements concernant un PG avec sa photo et, dans le meilleur des cas, les détachements de travail auxquels il a été affecté avec l’indication des périodes respectives. En principe, la “Personalkarte” devrait être archivée à la DAVCC.
    • S.A.M.H.A. (Service des Archives Médicales Hospitalières des Armées) 23 rue de Châteauroux – 87000 LIMOGES.
  • L’ITS (International Tracing Service – Service International de Recherches) ne possède pas de documents personnels sur les prisonniers de guerre français*, les archives allemandes ayant été communiquées à la DAVCC. Cependant, sur demande, la Mission Française auprès de l’ITS mène des investigations auprès des services d’archives en Allemagne. Mais il est nécessaire de fournir les renseignements de base nécessaires aux recherches.
  • * Dans la page Renseignements du site de l’ITS : “Remarque importante : L’ITS ne détient pas de documents sur les prisonniers de guerre n’ayant pas été affectés au travail forcé” (sic). Qu’en est-il pour les prisonniers de guerre français et belges ayant été transférés disciplinairement au camp de représailles de Rawa Ruska (Stalag 325) ou auxquels les autorités de stalags ont imposé le statut de “travailleur libre” ?
  • Un formulaire de demande en ligne est à disposition sur le site de l’ITS : https://www.its-arolsen.org/fr/recherche/demande-de-recherche-scientifique/. Voir l’article “Qui peut faire des recherches à l’ITS ?” pour vous identifier à l’une des catégories. Ma maman disait : “Qui ne demande rien, n’a rien !”.
  • MISSION FRANÇAISE de Recherches – Liaison auprès du Service International de Recherches – Ambassade de France auprès de la République Fédérale d’Allemagne – Große Allee 5-9 – 34444 – BAD AROLSEN – ALLEMAGNE
    • La Mission Française de Recherches pourra notamment interroger les administrations et services d’archives des villes, des arrondissements, des “Lander” et de l’Etat fédéral, notamment :
      • la “Deutsche Dienststelle” (WASt) Eichenborndamm 179 – 13403 BERLIN – RFA
      • le “Landesamt für Gesundheit und Soziales – Krankenbuchlager” (dépôt des dossiers médicaux) à Berlin,
      • les Archives régionales de Rhénanie du Nord – Wesphalie à Münster,
      • ainsi que des musées (celui de Hemer comporte une salle commémorative du Stalag VI A), des fédérations professionnelles, des caisses de retraites et des entreprises existant encore ou dont les lieux et documents sont conservés dans le cadre d’associations du souvenir.
    • Les recherches de la Mission Française sont gratuites.

Hélas, la pêche est parfois pauvre, beaucoup d’archives allemandes ayant disparu dans les bombardements pendant la guerre, ou brûlées par les nazis ou emportées par les alliés (Soviétiques ou Américains) mais aussi après 1945, à la suite de sinistres comme par exemple à la “Deutsche Rentenversicherung Knappschaft-Bahn-See” (la Caisse d’assurance minière allemande) à Bochum où “les archives correspondantes ayant, lors d’une inondation, malheureusement été détruites dans leur quasi-intégralité”.

  • Le BCAAM (Bureau Central Administratif d’Archives Militaires) conserve les dossiers individuels des sous-officiers et militaires du rang nés entre le 01/01/1917 et le 31/12/1956 (classes 37 à 76).
    • BCAAM Place de Verdun, caserne Bernadotte, 64023 Pau cedex.
    • Tél. : 05 59 40 46 92.
    • http://www.pau.fr/annuaire/108/11-centre-des-archives-du-personnel-militaire-annuaire.htm
  • Le Ministère de la Défense met en ligne sur le site SGA/Mémoires des hommes le fichier des militaires décédés durant la Seconde Guerre mondiale, rassemblant l’ensemble des quelques 200 000 militaires dont 70 000 prisonniers de guerre : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ .
  • Les ARCHIVES NATIONALES : http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/ conservent également certains documents relatifs aux prisonniers de guerre qui sont consultables :
    • sur le site Pierrefitte-sur-Seine, 59 rue Guynemer, 93380,
    • au CARAN (Centre d’Accueil et de Recherche des Archives Nationales), 11 rue des Quatre-Fils, 75003 Paris
    • et sur le site de Fontainebleau, 2 rue des Archives, 77300 Fontainebleau. Faisant suite à la mise sous protection, en mars 2014, de deux bâtiments du site de Fontainebleau pour risque d’effondrement, la ministre a annoncé sa décision de fermer ce site et de redéployer le projet des Archives nationales sur deux sites : l’un patrimonial, au Quadrilatère Rohan-Soubise à Paris, l’autre contemporain et s’inscrivant dans le Grand Paris, à Pierrefitte-sur-Seine, inauguré en 2013 par le Président de la République. Cette nouvelle organisation sera effective à l’été 2020. Espérons qu’un tri de tous ces documents conduise à un regroupement de toutes les archives concernant les prisonniers de la seconde guerre mondiale à la DAVCC. 
    • Ressources des Archives nationales (24 000 inventaires en ligne) :  https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/cms/content/display.action?uuid=Accueil1RootUuid&onglet=1

Certains liens sont “noueux”, mais en copiant l’adresse et en la reportant dans la barre de recherche vous arriverez sur la page correspondante … à moins que l’adresse soit changée, ce que nous vous remercions de nous signaler.

En Allemagne, des mémoriaux de Stalags existent, simples plaques ou pierres, monuments et musées, notamment pour ces derniers dans la région militaire VI :

Vous pouvez enrichir cette rubrique de vos découvertes et bons plans. Merci de votre intérêt.

Nous vous souhaitons des recherches fructueuses.

 

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